Trois ans après avoir gagné la Coupe Stanley qui les avait forcés à se démanteler, les Blackhawks de Chicago sont devenus hier soir la première équipe à gagner deux fois le trophée depuis l'instauration du plafond salarial.Cette nouvelle conquête s'est confirmée hier soir à Boston où ils ont vaincu les Bruins 3-2 pour remporter la finale en six rencontres.

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Les troupes de Claude Julien étaient à 1:16 de forcer la tenue d'un septième match, mais Bryan Bickell a égalé la marque après que le gardien Corey Crawford eut quitté à la faveur d'un sixième attaquant.

Les Bruins en étaient encore secoués lorsque Dave Bolland a jeté une douche froide dans le TD Garden, 17 secondes plus tard, en déjouant à son tour Tuukka Rask.

Tout s'est passé très vite. Les Bruins en ont été foudroyés.

Des chances ratées

Pour la première fois de la série, les Bruins ont donné le ton à la rencontre en dirigeant en première période 32 rondelles vers le filet adverse (contre seulement huit par les Hawks). Il en est ressorti un tas de belles chances de marquer... et un seul but. C'était insuffisant, car il eût été utopique de penser qu'ils pouvaient soutenir pareille cadence durant tout le match.

L'ultime chance dont les Bruins pouvaient profiter, ce fut cette avance que leur a offerte Milan Lucic en troisième période.

Mais les chances loupées et l'inefficacité du jeu de puissance, blanchi en quatre occasions, ont fini par peser lourd.

C'est d'ailleurs au terme de l'une de ces supériorités que Jonathan Toews a surpris Rask entre les jambières pour faire 1-1.

Parlons-en, de Jonathan Toews!

Dire que la veille du match, sa présence était encore incertaine. Le capitaine des Hawks avait été sonné par Johnny Boychuk dans le match précédent et son entraîneur avait décidé de le ménager en le clouant au banc durant toute la troisième période.

Or, non seulement Toews a joué, mais il a été l'attaquant le plus utilisé de son équipe!

En plus de son but, c'est lui qui a refilé le disque à Bolland sur le but égalisateur.

Le Conn-Smythe à Kane

Malgré la performance courageuse de Toews, c'est Patrick Kane qui a reçu le trophée Conn-Smythe remis au joueur par excellence des séries éliminatoires. Kane a certes inscrit sept points à ses huit derniers matchs, prenant charge de l'attaque plus que quiconque chez les Blackhawks. Mais cet honneur fait surtout rejaillir le moment pivot de la série, quand Kane a été réuni à Toews et que leur trio, que complétait Bryan Bickell, a eu le meilleur sur le duo défensif formé de Zdeno Chara et Dennis Seidenberg.

Même s'il n'en est pas directement responsable, le capitaine des Bruins a été sur la glace pour 10 des 12 derniers buts des Hawks. Kane et Toews n'ont pas hésité à envoyer la rondelle de son côté, l'ont forcé à travailler encore davantage et ne se sont pas laissé intimider.

C'est à compter du quatrième match, après que Joel Quenneville eut apporté des ajustements déterminants, que Kane s'est vraiment distingué.

Il avait été limité à une mention d'aide lors des trois premiers matchs, mais ses trois buts et quatre points dans les quatrième et cinquième matchs ont fait la différence.

L'attaquant de 24 ans est devenu le troisième Américain de suite - après les gardiens Tim Thomas et Jonathan Quick - à hériter du trophée Conn-Smythe.