Une partie d'échec, du jeu méthodique, le brio défensif des Bruins de Boston... Qu'est-ce qu'on n'a pas entendu depuis le début de cette finale de la Coupe Stanley.

Tout ça a pris le bord mercredi soir.

L'arsenal offensif des Bruins et des Blackhawks de Chicago a pris le grand air dans un match échevelé dont les Hawks sont finalement sortis vainqueurs 6-5 en prolongation. C'est le défenseur Brent Seabrook qui a rendu le verdict grâce à un tir de la pointe. 

> Le sommaire du match

Chaque équipe a maintenant remporté un match dans l'antre de l'adversaire et la série retourne samedi à Chicago, là où l'égalité persiste... à deux victoires partout.

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C'était la troisième fois que cette finale nécessitait du temps supplémentaire. Mais les Bruins et les Hawks ne nous y avaient pas encore amenés avec une telle cascade de buts. Il s'en est marqué cinq seulement au deuxième tiers. 

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C'est là que l'idée de réunir enfin Jonathan Toews et Patrick Kane, quitte à devoir endurer Zdeno Chara toute la soirée, a rapporté. Les deux attaquants vedettes, muselés par les Bruins depuis le début de la finale, ont marqué coup sur coup pour donner une avance de 3-1 à leur équipe.

«Je suis sûr qu'ils étaient excités de se retrouver, a dit l'entraîneur-chef Joel Quenneville. Et peut-être que j'avais l'air de ne pas savoir ce que je faisais...»

Des avances gaspillées

Pourtant, à 3-1, l'affaire était loin d'être classée. Même s'ils s'étaient placés en fâcheuse posture en étant la moins bonne équipe jusque-là, les Bruins se sont accrochés.

Ils n'avaient pas tiré de l'arrière par deux buts depuis leur célèbre septième match face aux Maple Leafs de Toronto en première ronde. Or, ils ont effacé deux déficits du genre, mercredi. Là-dessus ils peuvent remercier Patrice Bergeron, auteur de ses huitième et neuvième buts des séries, d'avoir ramené tout le monde à la case départ en début de troisième.

Et même après que Patrick Sharp eut secoué la léthargie de 22 avantages numériques sans but des Hawks, ceux-ci ont gaspillé leur quatrième avance de la soirée quand un tir de Johnny Boychuk a trompé Corey Crawford dans la partie supérieure, côté mitaine. Visiblement, si les Bruins veulent gagner le toutou, c'est là qu'ils doivent viser.

«En retraitant au vestiaire, ça n'aurait servi à rien de nous demander si ce qui aurait pu être, a dit Sharp. L'important était de nous arranger d'aller chercher le prochain but.» 

Finalement, la cinquième avance des Hawks - gracieuseté de Seabrook et de la présence de Toews devant le filet - est celle qui aura prévalu.

«Il semble que nos meilleurs joueurs trouvent le moyen d'élever leur jeu lors des matchs cruciaux, et Toews l'a certainement fait ce soir», a observé Sharp. 

Le jour et la nuit

On se demandait si les Hawks allaient résoudre l'énigme défensive des Bruins. On a vite eu notre réponse.

Ils ont débuté le match en lion et se sont imposés dès les premiers instants en passant beaucoup de temps en zone offensive. Le jour et la nuit avec ce qu'on avait vu lors du troisième match. 

Leur acharnement retrouvé a d'abord rapporté en infériorité numérique quand un deux contre un orchestré par Brandon Saad a fait l'affaire de Michal Handzus. C'était le premier but que concédait Tuukka Rask au TD Garden de Boston en plus de 193 minutes de jeu.

Ça a lancé le signal d'une soirée offensive qui en gâtée plusieurs. Parmi eux Rich Peverley, qui n'avait pas marqué depuis la chute de l'empire austro-hongrois. Marian Hossa, qui a finalement participé au match en dépit d'une blessure au haut du corps, n'en a soutiré qu'une mention d'aide.

«Le match allait d'un côté et de l'autre, a constaté Bergeron. Nous avons connu des effondrements défensifs qu'il faudra corriger, mais au moins nous avons trouvé le moyen de revenir dans le match.

«Mais avec ce genre de résultat, on n'a pas le choix de se recentrer samedi.»