On approche dangereusement de l’Action de grâce américaine. À cette date, le quatrième jeudi de novembre, les clubs exclus des séries éliminatoires par quelques points le restent généralement à la fin de la saison.

L’an dernier par exemple, aucune équipe écartée par deux points au plus de la dernière place donnant accès aux séries n’est parvenue à se qualifier. Voici cinq formations exclues pour l’instant qu’on ne voyait pas nécessairement dans une telle position à l’aube de la saison.

1. Penguins de Pittsburgh

Les Penguins ont blanchi les Golden Knights de Vegas 3-0 dimanche et se sont rapprochés à deux points du Lightning de Tampa Bay et de la dernière place donnant accès aux séries, mais les efforts investis au cours de la morte-saison par le nouveau patron Kyle Dubas permettaient d’espérer une fiche supérieure à 9-8.

Sidney Crosby et Evgeni Malkin produisent encore à plein régime à 36 et 37 ans respectivement, Erik Karlsson, obtenu moyennant des choix de premier et deuxième tours, a presque un point par match, mais les performances inconstantes des gardiens ont fait mal.

Par contre, les Penguins ont une fiche de 6-2 depuis que l’entraîneur Mike Sullivan a adopté un échec avant moins agressif, mieux adapté à son personnel en place, lors d’un voyage dans l’Ouest américain récemment. Si la tendance se maintient, Pittsburgh a des chances de se qualifier.

2. Devils du New Jersey

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Comme les Penguins, les Devils ne sont pas très loin d’une place en séries, trois points derrière Tampa, mais avec deux matchs en main. N’empêche que cette jeune équipe a terminé au troisième rang du classement général l’an dernier avec 112 points et on la voyait monter en puissance, pas s’accrocher à une fiche de 8-7-1 à l’approche de l’Action de grâce.

Mais les Devils doivent une grande part de leurs succès à la jeune sensation Jack Hughes, 99 points en 78 matchs l’an dernier, et la perte de ce garçon pour quelques semaines en novembre a fait mal. Le New Jersey a perdu quatre de ses six matchs sans Hughes, 22 points en 11 matchs cette saison. L’absence de Hughes coïncidait avec celle de l’autre centre offensif, Nico Hischier, perdu depuis la fin octobre.

3. Sabres de Buffalo

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Cette jeune équipe a terminé en force la saison passée avec une fiche de 7-2-1 à ses dix derniers matchs pour s’approcher à seulement un point de la dernière place donnant accès aux séries. La plupart des observateurs leur prédisaient enfin une première qualification cette année, après douze ans d’insuccès.

Les Tage Thompson, Dylan Cozens, Rasmus Dahlin, Alex Tuch et Casey Mittelstadt venaient tous de connaître leur meilleure saison en carrière, et le défenseur Owen Power avait atteint la marque des 35 points à sa première saison complète.

Mais il pouvait être audacieux de confier le filet à un jeune de 21 ans, le Québécois Devon Levi, même si celui-ci a bien fait en fin de saison après sa carrière dans la NCAA. Carey Price, Steve Mason, Carter Hart et Marc-André Fleury sont les seuls gardiens de son âge à avoir disputé 40 matchs ou plus en une saison au cours des deux dernières décennies.

Levi connaît des ennuis, avec une moyenne de 3,65 et un taux d’arrêts de .881, et l’espoir en qui on ne croyait plus, Ukko-Pekka Luukkonen, 24 ans, a ravi la position de tête avec un certain succès en ce moment. Il a disputé huit des douze dernières rencontres des Sabres après avoir été ignoré lors des six premières. Buffalo est à trois points d’une place en séries. Rien n’est impossible, mais la blessure à Thompson fait mal.

4. Oilers d’Edmonton

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L’entraîneur Jay Woodcroft a eu la vilaine idée de changer le système de jeu défensif de son équipe après deux saisons de plus de 100 points et trois tours de séries remportés. Il en a perdu son poste récemment. Les Oilers ont battu les Islanders de New York et le Kraken de Seattle, mais perdu 6-4 contre le Lightning samedi depuis l’arrivée du nouvel entraîneur, Kris Knoblauch.

Connor McDavid a trois points en autant de rencontres depuis l’embauche de son ancien coach dans les rangs juniors, pour 13 points en 14 rencontres, loin de ses standards habituels.

Edmonton se retrouve à sept points des Coyotes de l’Arizona et de la dernière place donnant accès aux séries. Il faudra tout un revirement de situation pour permettre aux Oilers d’imiter les Blues de St. Louis en 2019. Si seulement les gardiens pouvaient faire le travail. Stuart Skinner, étincelant l’an dernier, au point d’être considéré pour le titre de recrue de l’année, en arrache, tandis que Jack Campbell fait encore pire dans la Ligue américaine avec son salaire annuel de 5 millions.

5. Wild du Minnesota

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Le directeur général Bill Guerin vient de savonner ses joueurs en Suède à la suite d’un cinquième revers consécutif, dont trois à la régulière. Rien n’annonçait un tel scénario au Minnesota, après des saisons de 113 et 103 points et très peu de changements de personnel au cours de la morte-saison.

L’absence du défenseur Jared Spurgeon en début de saison n’a pas aidé, le gardien Filip Gustavsson est passé du statut de vedette montante l’an dernier à gardien médiocre cet automne et les vedettes offensives Kiril Kaprisov et Matt Boldy ne produisent pas à la hauteur de leurs standards. L’émergence des jeunes Marco Rossi et Brock Faber ne suffit pas.

Le Wild a la pire moyenne de buts accordés après les pauvres Sharks de San Jose et viennent au dernier rang de la LNH en infériorité numérique. L’entraîneur Dean Evason semble encore avoir la confiance de Guerin, mais pour combien de temps ? Le Minnesota se retrouve à quatre points de la dernière place donnant accès aux séries. Fournira-t-on à Evason un dernier électrochoc, le rappel du sensationnel jeune gardien de 21 ans Jesper Wallstedt, avant de procéder au congédiement de l’entraîneur ?

* Mention honorable aux Sénateurs d’Ottawa, qui avaient des aspirations semblables à celle des Sabres. Trois victoires consécutives les rapprochent néanmoins d’une place en séries, mais ils se trouvent toujours à quatre points de Tampa, avec néanmoins trois matchs de plus à disputer, et cinq clubs à devancer.

Un rappel mérité

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Jayden Struble

Jayden Struble n’a jamais été considéré comme l’espoir le plus prometteur de l’organisation en défense. En fin de saison dernière, on octroyait un contrat de la LNH à l’attaquant Sean Farrell pour lui permettre de rejoindre le Canadien, tandis qu’on offrait à Struble un essai professionnel à Laval pour qu’il termine la saison dans la Ligue américaine.

Ce choix de deuxième tour en 2019, 46e au total, a fait partie de la première grande vague de coupures au camp d’entraînement avec les Tobie Bisson, Stanislav Demin, Miguel Tourigny, Olivier Galipeau, Noah Laaouan, Christopher Ortiz et John-Parker Jones. Tous ces défenseurs, sauf Bisson et Galipeau, sont dans la ECHL aujourd’hui (Parker-Jones vient d’être rappelé à Laval).

Deux défenseurs gauchers comme Struble, Mattias Norlinder et William Trudeau ont eu toutes les chances de se faire valoir au camp d’entraînement, surtout Norlinder, retranché après le dernier match préparatoire du camp.

Mais Struble a connu un fort début de saison avec le Rocket et il constitue le premier défenseur gaucher rappelé de Laval cette saison pour pallier l’absence d’Arber Xhekaj.