Allégations de racisme Bill Peters se trouve du boulot dans la Ligue de l’Ouest

Akim Aliu se doutait que quelque chose se tramait la semaine dernière quand un entraîneur actuel de la LNH l’a contacté dans l’espoir de négocier des excuses entre Bill Peters et lui.

Le soupçon d’Aliu est devenu réalité mercredi, quand les Hurricanes de Lethbridge, de la Ligue de l’Ouest (WHL), ont nommé Peters comme nouvel entraîneur-chef de l’équipe.

Peters avait démissionné de son poste d’entraîneur-chef des Flames de Calgary en novembre 2019 à la suite de la divulgation par Aliu du fait qu’il avait été la cible de gestes racistes de la part de Peters.

L’incident était survenu quand Peters était entraîneur-chef d’Aliu chez les IceHogs de Rockford, dans la Ligue américaine de hockey, durant la saison 2009-2010.

« Je trouve que l’approche n’était pas très sincère et j’en ai eu la confirmation aujourd’hui, a dit Aliu, joint au téléphone par La Presse Canadienne. L’incident a eu lieu il y a 13 ans, il est devenu public il y a quatre ans. Et maintenant qu’il obtient un nouvel emploi, qu’il y a des motivations de relations publiques, il veut me contacter.

« Je savais dès le premier jour à Rockford quel genre de personne il était. Et je ne dis pas ça à la légère sans savoir que parfois, un joueur ne s’entend pas avec son entraîneur. Je pense sincèrement qu’il n’est pas une très bonne personne. »

Le 25 novembre 2019, Aliu avait révélé qu’il avait été la cible d’une insulte raciste de Peters et de la façon dont l’entraîneur avait profité de son influence pour nuire à sa carrière. Le lendemain, un ancien joueur des Hurricanes de la Caroline, Michal Jordan, avait affirmé que Peters lui avait assené un coup de pied et avait donné un coup de poing à un autre joueur durant un match.

Les deux accusations avaient forcé Peters à démissionner de son poste chez les Flames.

Aliu a indiqué qu’outre l’entraîneur de la LNH dont il n’a pas dévoilé l’identité, personne chez les Hurricanes de Lethbridge ou au sein de la WHL n’a contacté ni lui ni Jordan durant le processus d’embauche.

« Je pense que la WHL et les Hurricanes auraient dû parler à Michal Jordan et moi, aux victimes de Peters, a dit Aliu. Je n’en reviens pas qu’on préfère accepter la parole d’un raciste et d’une personne qui a abusé de gens et tout accepter quand il va vous dire qu’il a changé sans même avoir parlé à ceux qui ont été affectés par son comportement. »

Dans un communiqué, la WHL a affirmé que Peters avait suivi une formation au sujet du racisme et un programme de certification d’entraîneur de Shades of Humanity Consulting, une agence nationale axée sur la diversité, l’équité et l’inclusion. Le commissaire de la WHL, Ron Robison, s’est dit satisfait des démarches effectuées par Peters afin de recommencer à travailler comme entraîneur dans la WHL.

« Après avoir effectué une révision approfondie et discuté avec des représentants de Shades of Humanity, et reçu une preuve d’engagement de Bill à continuer son cheminement en matière de racisme, de développement personnel et de rédemption, la WHL est satisfaite et croit que Bill est prêt à recommencer à travailler comme entraîneur », a dit Robison.

Peters a dirigé l’Avtomobilist de Iekaterinbourg, dans la Ligue continentale de hockey (KHL), d’avril 2020 à novembre 2021.

Il a affirmé dans une déclaration publiée par la WHL avoir beaucoup changé depuis son départ des Flames en 2019.

« Au cours des dernières années, j’ai travaillé pour comprendre mes pensées et gestes racistes, a dit Peters. J’ai beaucoup appris au cours de ce parcours éducatif et je crois être prêt à recommencer à entraîner. »

Peters, qui est âgé de 58 ans, a dirigé les Hurricanes de la Caroline et les Flames de 2014 à 2019. Il avait été entraîneur adjoint chez les Red Wings de Detroit de 2011 à 2014. Il a également été à la tête de l’équipe canadienne au Championnat du monde à deux reprises, et une autre fois comme adjoint, gagnant deux fois l’or (2015 et 2016) et une fois l’argent (2017).

Aliu prétend aussi que Peters a écrit une lettre à la direction des Blackhawks de Chicago – le club affilié aux IceHogs – à l’époque, dressant un portrait peu élogieux de sa personne. Il a aussi noté que cinq membres de la direction des Blackhawks de l’époque sont devenus des directeurs généraux dans la LNH, ruinant essentiellement sa réputation à travers la ligue.