Le Canadien n’a pas mis de temps à remplacer les deux employés congédiés au sein de son personnel athlétique.

L’équipe a annoncé l’embauche de Jim Ramsay à titre de directeur de la médecine du sport et de la performance, ainsi que de thérapeute du sport en chef du Canadien. L’équipe a aussi engagé Maxime Gauthier comme physiothérapeute en chef.

Ces embauches surviennent deux semaines après le congédiement du physiothérapeute en chef, Donald Balmforth, et du thérapeute du sport en chef, Graham Rynbend.

Ramsay débarque à Montréal après 29 ans chez les Rangers de New York, là d’où vient le vice-président exécutif des opérations hockey du Canadien, Jeff Gorton.

Auparavant, il a aussi travaillé pour les Jets de Winnipeg (dans leur première mouture) et il a été thérapeute du sport en chef pour Équipe Canada aux Jeux olympiques de 2002, 2006, 2010 et 2014.

En mêlée de presse avec les médias présents à Nashville, le directeur général du Canadien, Kent Hughes, a dit s’attendre à ce que ses nouveaux employés « amènent leur expérience, dans un environnement collaboratif avec le département de la science du sport, pour que l’on fasse tout pour limiter les blessures et, quand elles surviennent, que les joueurs reviennent au jeu dans des délais appropriés ».

Martin St-Louis a quant à lui côtoyé Ramsay chez les Rangers, de même qu’avec Équipe Canada. « C’était très positif. Il fait plus que juste te soigner. Sa personnalité sera appréciée des joueurs », estime l’entraîneur-chef du Tricolore.

Les Rangers ont affiché un bilan médical enviable la saison dernière, puisqu’ils ont été l’équipe dont les joueurs ont raté le moins de matchs sur blessure (53) dans la LNH. Selon les données du site spécialisé NHL Injury Viz, c’était la quatrième fois en 15 ans que les New-Yorkais présentaient le meilleur bilan médical de la LNH (également, 2008-2009, 2009-2010 et 2015-2016). Pendant ce temps, les joueurs du Canadien ont raté 600 matchs, soit 11 fois plus.

Gauthier, 45 ans, en sera quant à lui à une première expérience avec une équipe de la LNH.

« Il a côtoyé plusieurs athlètes à titre de spécialiste et consultant indépendant en médecine sportive, [dont] de nombreux joueurs de la LNH de renom », indique le Canadien dans un communiqué.

Gauthier a aussi travaillé avec le circuit sénior de la PGA et avec l’Ascoli Calciode, un club de soccer de la Serie B en Italie, toujours selon le communiqué.

Bilan catastrophique

Pour la deuxième saison de suite, le Canadien a mené la LNH au chapitre des matchs ratés en raison de blessures.

Au bilan de fin de saison, Hughes avait indiqué que les enjeux liés aux blessures seraient « au sommet » de ses priorités cet été. « On a beau esquisser les meilleurs plans, si on n’arrive pas à comprendre ce qui se passe du côté médical, on ne pourra jamais s’améliorer », avait-il affirmé.

Au fil de la saison, plusieurs joueurs avaient raconté être tombés au combat après avoir aggravé une blessure déjà existante. Sean Monahan s’était présenté au Saddledome de Calgary avec une botte protectrice le 1er décembre ; quatre jours plus tard, il a quitté un match à Vancouver et n’a plus rejoué de la saison.

Brendan Gallagher s’était blessé le 9 novembre en bloquant un tir, un jeu qui avait été remarqué au point que le courageux ailier avait été applaudi par la foule à son retour au banc. Mais il a joué jusqu’à la fin de novembre.

Cole Caufield et Juraj Slafkovsky avaient eux aussi évoqué des évènements préalables aux blessures qui ont mis fin à leur saison. Caufield avait cependant affirmé qu’il aurait pu continuer à jouer si Montréal avait été au cœur de la course aux séries.

Mike Matheson a été un autre cas lourd. Blessé à l’abdomen au camp, il est revenu au jeu le 19 novembre le temps de neuf matchs avant de se blesser à l’aine. Son retour, le 17 décembre, n’a toutefois duré qu’un match, et c’est seulement un mois plus tard qu’il est de nouveau revenu à la compétition, après avoir aggravé sa blessure à l’aine.

Aucun joueur n’avait cependant mis en cause l’équipe médicale. Gallagher s’était dit responsable de la gestion de sa situation.

« Les médecins travaillent avec l’information qu’ils ont. Comme joueur, tu n’es pas toujours honnête. Tu te prépares pour le prochain match, et si tu te dis que tu as seulement une contusion, c’est plus facile, mentalement, de jouer que si tu sais que tu as une fracture », avait expliqué le vétéran.

En 2021-2022, le Tricolore avait également été terrassé par les blessures.

Le gardien Jake Allen, entre autres, avait fait un retour prématuré en janvier, après l’arrêt des activités en raison du variant Omicron du virus de la COVID-19. Dès la première période, il avait aggravé sa blessure et avait dû rater deux autres mois d’action.