Les clichés, diffusés à quelques jours d’intervalle, étaient hautement symboliques.

Dans le premier, on y voit la vedette de 22 ans du Canadien, Cole Caufield, peut-être le prochain marqueur de 50 buts à Montréal, festoyer en marge du Grand Prix du Canada à Montréal avec quelques jeunes stars de la LNH, Jack Hughes, Trevor Zegras et Pierre-Luc Dubois, entre autres… sans oublier P. K. Subban.

Dans le second, publié ce matin par l’épouse de Carey Price, Angela, un groupe de voisins, parmi lesquels Paul Byron, salue la petite famille dont c’est jour de déménagement de la Rive-Sud de Montréal, pour retourner sur la Côte Ouest canadienne.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM D’ANGELA PRICE

Pendant presque quinze ans, ce club s’est articulé autour de son gardien. L’identité de l’équipe s’est fortifiée avec l’arrivée de Marc Bergevin en 2012. Il a construit une défense costaude pour encore mieux protéger son joyau.

Le CH a connu de meilleurs moments sous l’ère Price que sous le règne du capitaine Saku Koivu, entre 1996 et 2009. Le pauvre Koivu a tenu le fort du mieux qu’il pouvait, mais il a été victime de nombreuses décisions néfastes à l’organisation.

Avec Price comme gardien numéro un, le CH a participé aux séries éliminatoires huit fois en onze saisons. On exclut la saison 2015-2016 où il a disputé seulement 12 rencontres.

Montréal a atteint le carré d’as avec lui en 2014 et aurait peut-être même disputé la finale si Chris Kreider n’avait pas bousillé le genou du joyau en finale d’association. Price et le CH ont atteint la finale en 2021 et remporté une ronde en 2015. Un bilan somme toute très favorable.

Mais il n’y a pas eu de grandes équipes offensives au cours du règne de Price. Le Canadien a dépassé le top dix au chapitre des buts marqués une seule fois en onze ans, lors de la saison écourtée, et terminé 15e ou pire à neuf reprises et 20e ou pire cinq fois.

Classement du CH pour les buts marqués

  • 2010-2011 : 23e
  • 2011-2012 : 20e
  • 2012-2013 : 5e
  • 2013-2014 : 21e
  • 2014-2015 : 20e
  • 2015-2016 : 16e
  • 2016-2017 : 15e
  • 2017-2018 : 29e
  • 2018-2019 : 14e
  • 2019-2020 : 19e
  • 2020-2021 : 17e

Il y a eu seulement quatre compteurs de 30 buts ou plus entre 2010 et 2021, Max Pacioretty, cinq fois, Erik Cole, Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher. Tyler Toffoli les aurait rejoints si la saison n’avait pas été écourtée en 2021. Un seul joueur a atteint la marque des 70 points ou plus, Max Domi, en 2018-2019.

Price rentre chez lui cette semaine. Les deux plus hauts salariés de l’équipe, Nick Suzuki et Caufield, sont âgés de 23 ans et moins, à moins que vous n’insistiez pour comptabiliser le salaire de Price, enterré pour les trois prochaines années sur la liste des blessés à long terme.

Cole Caufield avait 26 buts au compteur en seulement 46 matchs lorsqu’il est tombé au combat cet hiver. Il serait sans doute devenu le premier compteur de 40 buts ou plus de l’équipe depuis Vincent Damphousse en 1994. Aucun n’en a marqué plus de 50 depuis Stéphane Richer en 1990… il y a 33 ans !

Suzuki, même si certains se plaisent à le qualifier encore de troisième centre, vient d’obtenir 66 points malgré la perte de ses ailiers réguliers. Il a terminé avec presque 30 points de plus que le second à ce chapitre, Kirby Dach, privé d’une vingtaine de rencontres. Seuls Pacioretty et Domi ont obtenu plus de points que lui depuis 2010-2011.

En signant des ententes à long terme de huit ans avec le Canadien, à une saison d’intervalle, et en demeurant à Montréal une bonne partie de l’été, tout en y accueillant des confrères de l’extérieur, Suzuki et Caufield ont démontré qu’il faisait bon pour un jeune attaquant de s’établir, et de s’épanouir, dans la métropole.

À Suzuki et Caufield, s’ajoutent Kirby Dach, Juraj Slafkovsky et peut-être éventuellement un attaquant repêché au cinquième rang la semaine prochaine. La nouvelle administration cherche aussi des défenseurs mobiles, capables d’appuyer l’attaque.

Si tout va bien, on ne devrait pas voir l’équipe à la traîne offensivement ces prochaines années.

Sean Monahan à Montréal un an de plus

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Sean Monahan

C’est le meilleur des deux mondes pour les deux parties. Sean Monahan a un an pour prouver sa valeur dans un environnement où il semblait à l’aise avant de se blesser. Le CH obtient pour une saison supplémentaire un attaquant qui, avant de se fracturer le pied était l’un des leaders offensifs du club avec 17 points en 25 matchs, et pour un peu moins de 2 millions de surcroît.

Le retour de Sean Monahan ne ferme pas pour autant la porte à l’arrivée d’un Pierre-Luc Dubois, selon nos informations, mais les obstacles freinant l’arrivée à Montréal du Québécois sont nombreux, entre autres le salaire exigé.

Monahan a joué à l’aile ou au centre en début de saison l’an dernier. Il serait surprenant de voir Kirby Dach refoulé sur les flancs à nouveau, compte tenu de son efficacité au centre en deuxième moitié de saison et de ce qu’il représente pour l’avenir du club. Christian Dvorak demeurerait le troisième centre et Jake Evans serait relégué au quatrième trio.

À ne pas manquer

1-Le sport nous offre ses plus belles histoires quand il a la faculté d’unir les gens. Alexandre Pratt a un joli récit à vous raconter ce matin.

2-Hugo Houle se prépare pour un cinquième Tour de France. Les détails de Simon Drouin.

3-L’arrivée de Lionel Messi à Miami constitue un coup fumant pour la MLS, un peu comme l’arrivée des Beatles aux États-Unis, écrit notre chroniqueur foot Justin Vézina.