La mise sous contrat par le Canadien de Sean Monahan, pour un peu moins de deux millions de dollars pour un an, mardi, comporte de nombreux avantages, pour très peu d’inconvénients. Voici les cinq atouts principaux.

1– Un attaquant de premier plan

Sean Monahan a montré une belle polyvalence en début de saison l’an dernier, à l’aile gauche du premier trio avec Nick Suzuki et Cole Caufield comme au centre du deuxième trio.

Une production de 17 points en 25 matchs, son rendement l’an dernier, correspond à environ 55 points sur une saison complète de 82 rencontres.

Le Canadien est toujours en reconstruction, mais la cave du classement n’est pas à l’agenda cet hiver. On voudra progresser collectivement, non seulement pour favoriser le développement des jeunes, mais au bénéfice des spectateurs.

Geoff Molson n’a-t-il pas affirmé il y a quelques mois sa volonté de voir le club s’améliorer ?

2– Créer de la compétition à l’interne

Le Canadien a désormais 13 attaquants sous contrat, 16 si on y ajoute Rafaël Harvey-Pinard, Jesse Ylönen et Sean Farrell, qui ont terminé la dernière saison à Montréal. On pourrait greffer Emil Heineman à ce groupe, sept buts en onze matchs à Laval après son arrivée de Suède, un solide candidat à un poste chez le Canadien l’an prochain.

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Rafael Harvey-Pinard

Il faut beaucoup de pédagogie pour favoriser l’épanouissement d’un jeune, et lui faire une place quand il le mérite, mais il faut, justement, mériter son poste. Il n’y aura rien d’acquis pour Farrell, Ylönen et Heineman en prévision de la prochaine saison, peut-être même pas pour Juraj Slafkovsky, s’il n’est pas meilleur que les autres. Rien comme une rude compétition pour tirer le maximum d’un jeune joueur.

3– Obtenir un actif

Avec le départ surprenant de Monahan l’an dernier, le Canadien pouvait presque espérer obtenir pour cet éventuel joueur de location un choix de fin de premier tour, ou au pire de second.

Montréal a espéré jusqu’à la toute fin le voir guérir à temps, mais Monahan n’a pas été en mesure de revenir au jeu de la saison.

Avec le recul, on aurait mieux géré sa blessure. On ne lui aurait sans doute pas permis de participe au match du 1er décembre à Calgary, auquel il tenait mordicus puisqu’il s’agissait de son dernier, et seul club. Il portait pourtant une botte protectrice pour maintenir en place son pied fracturé. L’aine en a subi les contrecoups et il a été contraint de se soumettre à une intervention chirurgicale pour réparer ses muscles abdominaux en avril.

Une bonne saison de sa part permettrait au CH d’obtenir une deuxième chance d’acquérir des actifs intéressants à la date limite des transactions en 2024 pour cet attaquant de 28 ans. Déjà, Montréal a obtenu le choix de premier tour des Flames de Calgary en 2025, ou 2024*, pour permettre à ceux-ci de se libérer de son salaire de 6,3 millions l’an dernier.

*Le Canadien peut se prévaloir du choix de 2024 des Flames s’il est situé entre le 20e et le 32e rang, selon capfriendly.com.

Obtenir deux choix de premier tour des Flames, ou même des choix de premier et deuxième tour, sans rien avoir eu à payer en retour constituerait un coup de maître de la part de Kent Hughes.

4– Un bon leader

La présence de bons leaders demeure essentielle dans une phase de rajeunissement. Monahan remplit tous ces critères. Il constitue un travailleur acharné et sa personnalité contribue à un environnement sain et positif dans le vestiaire.

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Sean Monahan savoure son 1er but dans l’uniforme du Canadien

Le jeune joueur un peu plus arrogant (y en a-t-il vraiment chez le CH ?) ne peut se permettre de le regarder de haut. Monahan a connu trois saisons de 30 buts et plus en carrière, sept de 20 buts ou plus, a amassé 60 points ou plus quatre fois et amassé 82 points, dont 34 buts, en 2018-2019, sa meilleure année en carrière.

Bob Hartley, son entraîneur à Calgary lors des deux premières années de Monahan avec les Flames, ne se fait jamais prier sur les ondes de BPM Sports pour vanter les qualités humaines de son ancien joueur.

5– De la flexibilité salariale

En raison de sa blessure, Monahan n’était pas en position de demander la lune. Mais il aurait pu choisir une autre organisation aussi. La durée du contrat est idéale pour les deux parties.

Elle donne à Monahan une saison pour faire ses preuves et obtenir un contrat plus alléchant dans un an avec une équipe aspirante. Elle permet au Canadien de ne pas se lier trop longtemps à un joueur à l’aube de la trentaine (il aura 29 ans en octobre).

Un salaire annuel de 1,9 million constitue une aubaine pour un joueur de sa trempe. Jake Evans touche à peine 200 000 $ de moins.

La porte se ferme à Calgary pour Milan Lucic

Le nouveau directeur général des Flames de Calgary, Craig Conroy, a donné au vétéran Milan Lucic la permission de discuter avec les équipes de son choix à quelques semaines de l’ouverture du marché des joueurs autonomes.

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Milan Lucic

À 35 ans, et avec une production famélique depuis plusieurs saisons, la nouvelle ne constitue pas une grande surprise, même si Lucic n’a pas mal fait au Championnat mondial.

Lucic a perdu son plus grand allié à Calgary lorsque l’entraîneur Darryl Sutter a été congédié, le mois dernier. Sutter aimait les joueurs rugueux comme Lucic.

Le départ de Lucic libérera six millions sur la masse salariale de l’équipe. Une somme énorme pour un attaquant de 19 points, dont sept buts, en 77 matchs l’an dernier.

L’ancien attaquant des Bruins aura touché 42 millions ces six dernières saisons. Il a amassé 187 points en 526 matchs, une moyenne de 29 points par année. Après avoir marqué 23 buts à sa première année à Edmonton, en 2016-2017, il n’a plus jamais dépassé la marque des 10 buts par saison.

Le CH a été chanceux de se faire coiffer au dernier instant par les Oilers dans la course pour l’obtention de ses services en juillet 2016.

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