(New York) Si le sort du Canadien est scellé depuis des semaines, il n’en est rien à Long Island. Les Islanders de New York auront besoin de ce 82e et dernier match de leur saison pour optimiser, voire assurer leurs chances de participer aux séries éliminatoires. Comment se sont-ils rendus à l’extrême limite ? État des lieux en cinq points.

Ça passe ou ça casse

Après 63 secondes de jeu, lundi soir, les Islanders de New York tiraient de l’arrière 2-0 contre les Capitals de Washington. Une situation inconfortable pour une équipe qui tentait de consolider sa place en séries éliminatoires, encore davantage contre un club éliminé. Les Insulaires ont tenté de revenir dans le match, mais ont dû accepter une défaite douloureuse de 5-2 qui leur enlevait le contrôle de leur destinée. Celle-ci est désormais liée à celle des Penguins de Pittsburgh qui, avec un point de retard, doivent encore disputer un match. Les Islanders ont besoin d’un seul point, contre le Canadien mercredi soir, pour assurer leur place en séries. Sans ce point, ils doivent s’accrocher à une défaite, en temps réglementaire ou en prolongation, des Penguins jeudi à Columbus. Depuis mardi soir, ils n’ont plus à se soucier des Sabres de Buffalo, éliminés de la course.

Artisane de son malheur

À plusieurs égards, cette équipe a été l’artisane de son propre malheur. Examinons les premiers mots du journaliste Kevin Kurz, de The Athletic, utilisés pour résumer à la fois la défaite contre les Capitals et la saison des Islanders : « Un départ lent. Un avantage numérique putride. Une incapacité à convertir ses chances à forces égales. » Depuis le début de la campagne, les Islanders ont marqué à peine 54 buts en première période, au 30rang de la LNH. En avantage numérique, ils affichent un rendement de 15,5 %, en 31place de la ligue. À cinq contre cinq, leur attaque arrive au 13échelon pour le nombre de chances de marquer de qualité par 60 minutes de jeu, selon le site Natural Stat Trick, mais au 17échelon du circuit en matière de buts marqués. Autant de facteurs qui, avec une toute petite amélioration, se seraient convertis en deux ou trois victoires additionnelles. Celles-ci, aujourd’hui, feraient toute la différence.

Invincible Sorokin

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Le gardien Ilya Sorokin

Les circonstances décrites au paragraphe précédent expliquent pourquoi l’équipe n’est pas en meilleure posture et se bat pour une place en séries. Mais une question complémentaire se pose : pourquoi les Islanders ne sont-ils pas plus mal pris ? La réponse est simple. Devant le filet, Igor Sorokin semble tout simplement invincible. Parmi tous les gardiens ayant effectué au moins 20 départs cette saison, son taux d’efficacité de ,925 n’est dépassé que par deux membres de sa confrérie. À cinq contre cinq, les sites spécialisés déterminent qu’il est, avec Juuse Saros, des Predators de Nashville, le gardien qui a « sauvé » le plus de buts dans la LNH cette saison. Si ce n’était de lui, l’heure serait déjà au bilan à Long Island.

Un absent de taille

Incontestable meneur offensif des Islanders, Mathew Barzal n’a pas joué depuis le 18 février. Au cours d’une séquence en apparence banale, il a été atteint au « bas du corps », vraisemblablement à un genou. Presque deux mois plus tard, aucune date précise de retour au jeu n’a encore été avancée. On a longtemps espéré qu’il dispute quelques matchs en fin de saison, mais ce n’est pas arrivé. On a vaguement évoqué le début des séries éliminatoires – encore qu’il faille bien y accéder –, mais là non plus, il n’y a rien d’acquis. Un joueur d’impact tombé au combat, un échéancier de rééducation flou… On dirait qu’on a déjà entendu ça. Passons, néanmoins.

Une relève timide

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Brock Nelson

En l’absence de Barzal, Brock Nelson a poursuivi son bon travail : ses 73 points sont déjà, et de loin, un sommet personnel en carrière. Après lui, c’est plus timide. L’aide est notamment venue de la contribution surprise de Hudson Fasching, un vétéran des ligues mineures rappelé à la fin du mois de décembre. Depuis que Barzal s’est blessé, l’Américain de 27 ans a amassé 13 points en 22 rencontres, dépassé seulement par Nelson (18 points) et Kyle Palmieri (14). Depuis son acquisition au rabais des Maple Leafs de Toronto, à la fin du mois de février, le géant suédois Pierre Engvall s’en tire plutôt bien dans les circonstances, avec 9 points en 18 matchs. C’est un point de plus, dans le même intervalle, que Bo Horvat, acquis à bien plus fort prix un mois plus tôt. L’ancien capitaine des Canucks de Vancouver carburait à plus d’un point par match sur la côte Ouest ; sa production a chuté de moitié à New York. Lié aux Islanders pour les huit prochaines années, il aura tout le temps nécessaire pour se relancer…