Une nouvelle saison qui s’amorce, un duel Canadien-Maple Leafs en lever de rideau, et des discussions sur les attentes envers la formation torontoise. Un refrain si familier qu’on jurerait qu’il a été composé par Jim Vallance.

L’homme derrière les succès de Bryan Adams n’a toutefois pas grand-chose à voir avec cette nouvelle campagne des Maple Leafs, visiteurs au Centre Bell mercredi soir.

Mais comme c’est le cas chaque année depuis la montée en puissance du duo Auston Matthews-Mitch Marner, les attentes font bel et bien partie du portrait à Toronto.

« Les attentes, ce n’est rien de nouveau à Toronto et ce groupe est habitué à composer avec ça. Notre façon de le gérer, c’est de ne pas en parler et de se concentrer sur l’immédiat, c’est-à-dire le Canadien sur la route », a lancé l’entraîneur-chef des Leafs, Sheldon Keefe, à l’issue du très optionnel entraînement de mercredi.

On peut comprendre l’impatience des partisans de l’équipe. La dernière fois que les Leafs ont franchi le premier tour, Juraj Slafkovsky était aux couches et ne marchait pas encore, à moins qu’il fût un bébé vraiment spécial. C’était au printemps 2004, quand le jeune attaquant du Canadien avait deux mois.

C’est la plus longue séquence d’insuccès dans la LNH, une léthargie pire que celle des très léthargiques Sabres du Buffalo, écartés de la deuxième ronde depuis 2007.

Pis encore, les Leafs de l’an dernier ont redéfini la déception avec leur sortie au premier tour. Ils avaient en effet amassé 115 points en saison. Depuis le lock-out de 2004-2005, seulement trois équipes avaient amassé autant de points avant de se faire montrer la sortie au premier tour.

Dans les circonstances, c’est à se demander s’il y a quoi que ce soit que les Leafs pourront accomplir en saison qui feront taire leurs détracteurs.

Le problème, c’est que ces joueurs doivent tout de même les gagner, ces matchs de saison, avant de penser aux séries. Comment bloquer ce bruit extérieur, surtout pour des joueurs comme Marner, qui vient de la région torontoise et qui ne peut donc pas vraiment ignorer ces discussions ?

« Je suis bien entouré, j’ai de bons amis, de bons proches. Je m’entraîne pour être prêt pour aujourd’hui. Mais tu dois prendre la saison un jour à la fois. Il ne faut pas penser trop loin en avance. Le passé, on ne peut pas le changer. »

Pour Nicolas Aubé-Kubel, ces attentes sont du nouveau. Non seulement s’est-il joint aux Leafs cet été, mais en plus, il débarque dans la Ville-Reine en tant que champion de la Coupe Stanley.

« La presse des médias et des fans ne se fait pas tant sentir dans le vestiaire, a affirmé l’attaquant de Sorel, dans le vestiaire des visiteurs. Il y en a tellement que les gars essaient de garder ça le plus simple possible et de ne pas faire attention aux bruits extérieurs. Dès mes premiers jours, j’ai compris que les gars ne s’en font pas avec ça. Il va toujours y en avoir. »

PHOTO DAN HAMILTON, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Nicolas Aubé-Kubel

Cela dit, malgré tout ce qui s’est écrit sur la capacité de ce groupe à se dépasser en séries, le noyau de l’équipe a été préservé, de Matthews et Marner en passant par William Nylander, John Tavares et Morgan Rielly.

Il faut aussi préciser que les cinq dernières éliminations des Leafs sont survenues dans un match ultime (quatre fois en sept matchs, une fois en cinq matchs, lors des séries de 2020 dans la bulle). Bref, cette équipe passe toujours à une simple petite victoire d’accéder au tour suivant.

« On a amené plusieurs bons joueurs, et notre noyau, ce qui signifie que la direction croit en nous, a rappelé Marner. Nous devons simplement nous assurer de réaliser qu’on a l’équipe pour réussir quelque chose de spécial. »

De bons mots pour Xhekaj

Les Leafs s’amènent à Montréal en tant que 2e attaque de la LNH la saison dernière. Ils ont aussi déployé le meilleur avantage numérique (27,3 %) du circuit l’an dernier.

Le duel est inéquitable sur papier, d’autant plus que le Tricolore devra s’en remettre à employer quatre défenseurs recrues.

Marner avait toutefois de bons mots pour l’un d’eux, soit Arber Xhekaj.

« Je l’ai regardé jouer avec Hamilton en séries dans l’OHL et à la Coupe Memorial. C’est un gros bonhomme qui met de l’avant sa robustesse, a résumé l’ailier. Il faudra jouer de façon intelligente, attirer des gars et se créer de l’espace.

« Je ne savais pas qu’il n’avait pas été repêché ni dans l’OHL, ni dans la LNH. C’est le genre d’histoire que les jeunes doivent connaître, car ce n’est pas la façon la plus jolie de se rendre, mais ça montre que tu ne dois jamais abandonner. »

Formation probable des Leafs

Bunting-Matthews-Marner
Nylander-Tavares-Malgin
Engvall-Kerfoot-Jarnkrok
ZAR-Kampf-NAK

Rielly-Brodie
Muzzin-Holl
Giordano-Sandin

Murray