Avant même de répondre aux premières questions de son point de presse, mercredi, Marc Bergevin a tenu à prendre les devants et à y aller de sa propre déclaration.

Merci à Geoff Molson, pour son «vote de confiance à mon égard», Serge Savard, «qui a fait partie du processus de mon embauche en 2012». Michel Therrien. Dan Lacroix. Jean-Jacques Daigneault. Clément Jodoin. Stéphane Waite. Et il a sans doute eu une pensée pour son armée d'adjoints qui l'entoure depuis son arrivée en poste.

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«J'ai toujours dit que la chose la plus importante, c'était le travail d'équipe, a affirmé Bergevin, avant la rencontre contre les Rangers. La raison pour laquelle je suis ici devant vous, c'est parce que ce sont les joueurs qui ont performé, pas moi. Je n'ai pas marqué un seul but et pas arrêté une seule rondelle depuis mon arrivée à Montréal.»

C'est donc un travail d'équipe qui est derrière cette prolongation de contrat de cinq ans qui a été officialisée mercredi. Le premier contrat de Bergevin devait également durer cinq ans et expirer en 2017. Celui qu'il vient de signer le mènera jusqu'en 2022.

Et après son point de presse, quand les lumières des caméras se sont éteintes, Bergevin a parlé encore plus en profondeur de son entourage.

«La job de DG, il y a 30 ans, c'était un one-man-show. Plus maintenant. Tu vaux ce que valent les gens dont tu t'entoures», a déclaré l'architecte du Canadien.

Cet entourage, c'est principalement Trevor Timmins, Larry Carrière, Rick Dudley, Scott Mellanby et Martin Lapointe, de même que son spécialiste du plafond salarial, John Sedgwick, et son directeur du recrutement professionnel, Vaughn Karpan. Et il y a cette impression, depuis quelques années, que chaque été, ces adjoints reçoivent tous des promotions.

Timmins et Dudley, pour ne nommer qu'eux, ont par exemple ajouté le titre de vice-président à leurs fonctions.

«Je ne veux pas perdre Trevor, Duds, Larry Carrière, Scott, Vaughn! Ce n'est pas une job qui se fait tout seul, a lancé Bergevin. Mais c'est un signe d'une bonne organisation. Je ne peux pas compter le nombre d'appels que j'ai eus de gens qui voulaient m'enlever mon staff.»

SON équipe

Après trois ans et demi en poste, Bergevin a évidemment été en mesure de bâtir une équipe à son image, malgré les défis que pose le plafond salarial.

Il l'a fait d'abord en embauchant Michel Therrien comme entraîneur, puis en ajoutant tranquillement les éléments qu'il jugeait manquants. Au début, c'était le caractère, d'où les embauches de Brandon Prust et Colby Armstrong. À l'été 2013, c'était plutôt la robustesse, représentée par Douglas Murray et George Parros.

Dernièrement, la vitesse a été valorisée, comme en font foi les acquisitions de Jeff Petry, Dale Weise, Brian Flynn, Torrey Mitchell et Paul Byron.

Le résultat de tous ces changements, c'est que dans la formation actuelle, on voit clairement, d'un côté, le noyau dont il a hérité et autour duquel il a construit son équipe. Carey Price, Max Pacioretty, P.K. Subban, Andrei Markov, Tomas Plekanec, David Desharnais et Brendan Gallagher font partie des 12 joueurs déjà dans l'organisation quand il est arrivé.

De l'autre, les ajouts: Petry, Weise et Mitchell, de même qu'Alex Galchenyuk, le premier joueur repêché par l'administration Bergevin, comptent parmi les 13 joueurs de la formation actuelle qu'il a acquis.

«On a chacun les mêmes problèmes. On doit d'abord bâtir autour d'un noyau, et ensuite ajouter les morceaux qui manquent, a expliqué Bergevin. On est limités par l'argent que l'on peut dépenser, et en tant qu'ancien joueur, je comprends que les joueurs veulent être payés. Parfois, il faut prendre des décisions difficiles, parfois des décisions pas populaires. Mais au bout du compte, tu dois faire ce qui est le mieux pour l'organisation.»

Depuis l'arrivée de Bergevin, le Canadien présente une impressionnante fiche de 142-68-25. Dans l'Association de l'Est, seuls les Rangers de New York ont disputé plus de matchs éliminatoires au cours des trois dernières saisons.