Depuis la semaine dernière, on compte un entraîneur québécois de plus dans la Ligue nationale.

Alain Nasreddine s'est en effet joint à ce groupe quand il a été nommé entraîneur adjoint chez les Devils du New Jersey. Geoff Ward et lui seconderont le nouvel entraîneur-chef, John Hynes.

Pour cet ancien défenseur de la LNH, que l'on a notamment vu chez le Canadien pendant huit matchs en 1998-1999, c'est un pas de plus vers son rêve de devenir entraîneur-chef dans le circuit Bettman.

«Il me reste encore beaucoup de chemin à faire, reconnaît Nasreddine, en entrevue téléphonique avec La Presse pendant qu'il magasinait une maison au New Jersey. Quand tu commences à coacher, tu veux finir entraîneur-chef dans la LNH. En ce moment, il est trop tôt pour dire si j'y parviendrai. On veut bâtir quelque chose ici. Mais à plus long terme, c'est le but.

«Je ne voulais pas passer ma carrière comme assistant dans la Ligue américaine.»

Avant de partir, Nasreddine s'est fait offrir le poste d'entraîneur-chef à Wilkes-Barre, dans la Ligue américaine. Mais il a préféré devenir adjoint au plus haut niveau.

Déraciné

Depuis une douzaine d'années, Nasreddine a pu vivre ce qu'il n'avait que très peu connu dans sa carrière de joueur: de la stabilité. En 15 ans chez les professionnels, de 1995 à 2010, ce Montréalais d'origine libanaise a porté les couleurs de 13 équipes différentes!

Mais voilà que sous l'influence d'un certain Michel Therrien, il a abouti avec les Penguins de Wilkes-Barre/Scranton en 2004, et a passé les quatre saisons suivantes à faire la navette entre Pittsburgh et ces petites villes de la Pennsylvanie.

Après avoir terminé sa carrière en jouant deux saisons en Allemagne, il s'est joint au personnel d'entraîneurs du club-école des Penguins en 2010, et il y est resté jusqu'à il y a quelques semaines. C'est donc dire qu'il a essentiellement passé 9 des 11 dernières années à Wilkes-Barre. Et même si la ville n'a rien d'une destination vacances, Nasreddine s'y était fait des attaches.

«Aller au cinéma à Chicago ou à Wilkes-Barre, c'est la même chose. C'est la vie de famille qui compte pour moi, rappelle le père de trois jeunes enfants. Je me suis fait beaucoup de contacts là-bas. Le propriétaire m'a beaucoup aidé. Les Penguins forment une très bonne organisation et traitent leurs employés de façon numéro 1.»

Dans un monde idéal, Nasreddine aurait fait ses premiers pas dans la LNH à Pittsburgh, d'autant plus qu'il y a eu un changement d'entraîneur au printemps 2014. Mais Hynes, qui était entraîneur-chef à Wilkes-Barre, n'a pas eu l'emploi, et on chuchote qu'il aurait emmené Nasreddine comme adjoint s'il l'avait décroché. Les deux hommes ont donc repris leurs postes dans la Ligue américaine. «Mais on sentait qu'on avait besoin d'un nouveau défi», ajoute-t-il.

«J'ai réalisé, avec le processus qu'on vient de passer, que ce n'est pas si facile que ça d'avoir la job. Quand il a été nommé, tout le monde présumait que je le suivais. Mais j'ai eu mon processus à suivre, j'ai fait mes entrevues. Ça n'a pas été si simple. J'ai dû faire mes preuves. Dans la LNH, le DG a son mot à dire. John voulait m'avoir, mais il a fallu que Ray Shero fasse ses devoirs. Oui, ça a aidé de connaître Shero, mais on parle d'emploi dans la LNH, pas dans la Ligue américaine.»

Ce nouveau défi, Nasreddine tentera de le relever avec une équipe qu'on n'a pas vue en séries éliminatoires depuis 2012 et qui ne regorge pas d'espoirs de premier plan. Bref, la tâche n'est pas mince.

Mais en tant que responsable des défenseurs, il dirigera quatre arrières de 24 ans et moins qui sont établis dans la LNH, c'est-à-dire Éric Gélinas, Adam Larsson, Jon Merrill et Damon Severson.

«Je les connais parce qu'on les affrontait quand ils jouaient dans la Ligue américaine. C'est un jeune groupe, il y a plein de potentiel à développer. C'est ce que j'aime faire.»