C'est un match énorme que le Canadien s'apprête à disputer face aux Bruins de Boston. Une défaite au Centre Bell dans le troisième match donnerait non seulement les devants aux Bruins dans la série, mais augmenterait assurément leur degré de confort dans un amphithéâtre qu'ils jugent particulièrement hostile.

Michel Therrien est conscient de ce qui est à l'enjeu. Au terme d'un entraînement matinal facultatif sur lequel de nombreux vétérans - à commencer par Carey Price - ont fait l'impasse, l'entraîneur-chef a réclamé un meilleur niveau de compétition de la part de ses hommes. C'est vrai autant pour le premier trio que pour le quatrième, dont Therrien s'est bien gardé de révéler la composition.

«On veut être une équipe qui compétitionne, ça a été notre marque de commerce toute l'année et on ne veut pas dévier de ça, a expliqué Therrien. On a des joueurs qui sont prêts et qui veulent jouer. On n'a jamais eu peur, tout au long de la saison, de faire appel à notre profondeur.»

Therrien avait lancé un message à Brandon Prust à l'entraînement, lundi, en l'excluant des quatre premiers trios. Et ce matin, il n'avait pas envie d'évaluer publiquement la tenue de son courageux ailier.

Pendant ce temps, Ryan White avait l'air d'un cheval avant le lever de la barrière et parlait comme un joueur prêt à prendre place au sein de la formation.

«Je n'ai pas encore reçu le signal, mais je suis prêt», a soutenu l'attaquant manitobain qui n'a pas encore participé à un match des séries cette saison.

Travis Moen en est un autre qui reste sur le qui-vive en attendant de savoir s'il aura le feu vert.

«Quand on ne sait pas si l'on joue ou non, il faut nécessairement être prêt, a-t-il observé. Ça nous rend un peu plus affamé. Ça fait en sorte que tout le monde est prêt.»

En défensive, même topo: Douglas Murray n'a pas voulu confirmer sa présence dans le troisième match, mais il risque fort de remplacer Francis Bouillon, qui a été le dernier patineur à quitter la glace.

L'an dernier, chez les Penguins de Pittsburgh, Jarome Iginla s'était dit heureux de pouvoir enfin compter Murray comme coéquipier après avoir été des années à lutter avec lui lors des matchs opposant les Flames de Calgary aux Sharks de San Jose

«C'est vrai qu'on a eu de bonnes batailles et souhaitons qu'on puisse en revivre quelques-unes ce soir», s'est esclaffé Murray.

Le premier trio devra se lever

S'il garde ses simples soldats dans l'incertitude, ses généraux, eux, connaissent le fin mot de leur mission.

Le premier trio a été complètement éclipsé par les Bruins à forces égales et Therrien s'attend à plus de leur part.

«Il faut que ce trio-là impose son rythme, qu'il soit plus sur la rondelle et qu'il obtienne des chances de marquer, a insisté Therrien. S'ils créent des chances, avec le talent qu'ils ont, la rondelle va finir par pénétrer dans le filet.

«C'est sûr qu'ils ont un rôle très important au sein de notre attaque.»

Jusqu'à maintenant, Claude Julien a constamment mis Zdeno Chara dans les pattes du premier trio lorsque le jeu était à cinq-contre-cinq. Max Pacioretty, en particulier, a été neutralisé jusqu'ici. Therrien entend-t-il profiter du dernier changement pour soustraire son attaquant des griffes du grand Chara?

«En première et troisième périodes, le banc est très proche de la zone défensive et les Bruins effectuent plusieurs changements rapides de défenseurs, a répondu l'entraîneur. Ils font ça régulièrement. Je ne veux pas perdre le tempo d'un match juste pour avoir les confrontations voulues entre mes attaquants et leurs défenseurs.»

Rene Bourque, qui avait raté l'entraînement de la veille en raison d'un virus, était sur la glace ce matin et prendra part au match.

À noter qu'Alex Galchenyuk a encore une fois patiné en solitaire avant ses coéquipiers, mais il n'est pas encore question d'un retour à court terme.

Le match de ce soir débute à 19 heures. Il sera officié par messieurs Tim Peel et Chris Rooney.