Stéphane Quintal est passé par le camp d'entraînement du Tricolore, lundi, afin de clarifier le travail du département de la sécurité des joueurs de la Ligue nationale de hockey, dont il est le directeur.

C'est Quintal qui a eu l'idée de visiter les camps d'entraînement à la suite d'une réunion qu'ont tenu la direction du département, dont le vice-président Brendan Shanahan, et les télédiffuseurs des 30 équipes de la LNH.

Le département de la sécurité des joueurs a trouvé que certains jeux sur lesquels il avait dû se prononcer n'ont pas été correctement analysés par certains diffuseurs.

«Si, dans certains cas, c'est compréhensible puisque l'analyse est faite à chaud après un jeu, dans certains autres, des commentateurs sont allés en ondes en ayant carrément pas la bonne information, a expliqué Quintal. En présentant clairement la nature de notre travail et la façon dont nous prenons une décision, qu'il y ait sanction ou pas, nous nous assurerons que (les journalistes) disposent de la bonne information. De cette façon, tout le monde est gagnant.»

Les journalistes ont pu visionner une courte vidéo dans laquelle les quatre étapes menant à une décision - identification de l'événement, étude du comité, audience et décision - ont été clairement expliquées.

Installés à New York et Toronto, les «yeux» de la LNH effectuent un travail colossal en épluchant tous les matchs et en identifiant tous les événements pouvant faire l'objet d'une révision. L'an dernier, pas moins de 800 événements ont été ainsi identifiés.

Ces séquences sont ensuite isolées, de tous les angles de caméra possibles, même celles qui ne se sont pas retrouvées en ondes. Shanahan envoie ensuite chaque dossier à un comité formé d'une quinzaine de personnes, qui doit décider s'il s'agit d'un geste devant faire l'objet d'une mesure disciplinaire ou non. Ces membres doivent répondre directement à Shanahan et ne peuvent pas se consulter entre eux.

Indépendamment s'il y a eu une pénalité sur le jeu ou si le joueur victime du geste a subi une blessure, le département de sécurité des joueurs convie alors le joueur fautif à une audience. À cette étape, la décision n'est pas encore prise et le fautif peut encore s'en tirer sans sanction. L'an dernier, 63 événements ont entraîné une audience, téléphonique ou aux bureaux de la LNH, et 55 sanctions ont été imposées.

La ligue travaille également de concert avec les joueurs. Elle a d'aileurs réuni quelques joueurs de chacune des équipes au cours des dernières semaines pour les sensibiliser à leur travail et aux gestes qu'elle souhaite enrayer.

«On sent que les mentalités changent, surtout au sein de la nouvelle génération», a indiqué Quintal.

Toute cette banque de données fournit une excellente jurisprudence au comité qui doit réviser chaque jeu, ce qui donne parfois lieu à de longues soirées de travail.

«C'est le plus dur pour moi: être debout tous les soirs jusqu'à 1h, 1h30, a noté Quintal. Je suis bien content quand je vois un courriel qui dit: 'Tout est beau pour ce soir'!»