P.K. Subban passe l'été chez lui, à Toronto. Comme tous les étés, il s'entraîne afin d'entamer la nouvelle saison «un meilleur joueur». Mais cet été est différent pour P.K. Subban; après trois campagnes avec le Canadien, c'est un peu celui des premiers bilans.

«Il y a eu des moments où on parlait de m'échanger, d'autres où les gens voulaient que je quitte Montréal, d'autres où les gens m'aimaient, il y a eu des moments où on m'a laissé dans les gradins, a rappelé hier le défenseur de 24 ans en entrevue. J'ai tout vécu ici. Mais j'ai toujours trouvé le moyen de rebondir et de mettre la rondelle au fond du filet.»

Le Canadien a peu de joueurs capables comme Subban de polariser les débats. Il a été qualifié depuis son premier match avec l'équipe en février 2010 de tous les noms; de génie tout comme de tête brûlée. «J'ai tout connu durant mes trois saisons à Montréal. J'ai connu des hauts et bien des bas. Je pense que certains joueurs en vivent moins dans toute leur carrière, dit-il. Il n'y a pas si longtemps, personne n'aurait prédit que je remporte le [trophée] Norris.»

Après trois ans, force est de constater que P.K. Subban a fait sa place. Il a été nommé meilleur défenseur de la LNH la saison dernière. Certains voient en lui un futur capitaine et à peu près tous le considèrent comme le meilleur joueur du Canadien.

Le jeune défenseur ne compte pas en rester là. Il parle de la Coupe Stanley sans sourciller. «Il ne faut pas oublier que nous avions l'année dernière la meilleure équipe depuis mes débuts il y a trois ans. Je m'améliore et l'équipe aussi. Je n'ai pas gagné le Norris tout seul.»

L'arrivée de Daniel Brière et de George Parros est une bonne nouvelle, selon lui. Parros va donner de la robustesse à l'équipe, dit-il. Subban n'a pas voulu commenter les propos de Georges Laraque selon qui Parros n'est pas craint dans la LNH. «Moi, je le crains!» a-t-il lancé à la blague, ajoutant que Parros apportait aussi «une belle moustache dans un vestiaire où certains jeunes manquent un peu de pilosité.»

«Ce sont de bonnes acquisitions et elles vont aider notre équipe dès le début de la saison. Daniel Brière est un joueur phénoménal. On n'a qu'à consulter ses statistiques en séries. Il va nous aider, croit-il. C'est aussi excellent d'avoir un joueur du Québec de plus dans l'équipe. C'est énorme pour la communauté. Je pense qu'il va être parfait. C'est un beau gars, il marque des buts, les gens vont l'aimer ici.»

Pas pressé de prolonger son contrat

P.K. Subban a rencontré les médias hier dans le cadre d'un événement promotionnel. Son air détendu et zen était loin de celui sérieux et parfois renfrogné qu'il arbore durant la saison. Subban a raison de sourire. Le Norris a confirmé son statut de défenseur de talent. Contrairement à la saison dernière, il a aussi un contrat en poche et sait qu'il ne devra pas repasser par l'éprouvante ronde des négociations.

Le joueur-vedette ne semble d'ailleurs pas pressé de prolonger son contrat qui viendra à échéance à la fin de la prochaine saison. «Je n'ai pas parlé à mon agent à propos d'une prolongation de contrat. Les gens semblent oublier que j'ai signé un contrat de deux ans. Il reste une année. Donc, je vais jouer cette saison et l'été prochain, je deviendrai joueur autonome, s'est contenté de dire Subban. Je ne veux pas tomber dans les spéculations.»

Son père lui a conseillé de ne pas penser à son contrat, de se concentrer sur le hockey. «Il doit se concentrer sur la victoire de la Coupe Stanley avec le Canadien. S'il ne fait que penser à son contrat, il ne sera plus le P.K. Subban qu'on connaît», lance Karl Subban, à la voix professorale d'un homme qui a passé toute sa carrière dans l'enseignement.

«Les gens oublient, mais il n'a que 24 ans. Il n'est dans la ligue que depuis quatre ans. Il a encore beaucoup de choses à apprendre. J'aimerais qu'il ait une longue carrière et joue aussi longtemps que Jacques Laperrière ou Serge Savard», note le papa, admirateur fini du Tricolore.

Lorsqu'on mentionne à Karl Subban l'air détendu et souriant de son fils, il n'est pas surpris. «P.K. a plusieurs raisons d'être heureux. Il vit son rêve. Il gagne beaucoup d'argent. Il connaît du succès. Son état d'esprit, c'est de s'améliorer, de tout faire pour remporter la Coupe avec le Canadien.»

C'est l'été des premiers bilans pour P.K. Subban. Et même s'il a plu pas mal, le joueur a mille raisons de sourire.