Ce n'est pas comme si le Canadien n'avait pas eu de chances de remporter ce premier match face aux Sénateurs d'Ottawa.

Il a dominé l'adversaire 50-31 au chapitre des lancers, il a profité d'une supériorité numérique de deux hommes pendant 1:22 sans en profiter, et il a joué avec toute l'énergie que lui avait demandé Michel Therrien.

Or, jusqu'à ce que les Sénateurs ébranlent Carey Price en troisième période, c'est Craig Anderson qui faisait la différence.

«On aurait mérité un meilleur sort, a indiqué Therrien. On ne pouvait pas demander mieux de la part de nos joueurs. Diriger 50 lancers, ça n'arrive pas souvent en séries.

«L'histoire du match, c'est Anderson. Il a été extraordinaire.»

Les joueurs du Canadien n'ont pas trop chanté les louanges d'Anderson, regrettant plutôt de ne pas avoir eu de meilleure présence devant le filet et de ne pas avoir été plus agressifs sur les retours de lancers.

Le gardien des Sénateurs lui-même ne croit pas avoir volé la partie.

«Le chiffre des lancers est un peu trompeur parce qu'on a passé du temps à cinq contre trois, a indiqué Anderson. Nous avons disputé une bonne troisième période et mon travail à moi consiste à arrêter la rondelle.»

En effet, ce fameux cinq-contre-trois est venu hanter le Tricolore quand il est devenu évident que ça en prendrait beaucoup pour tromper la vigilance d'Anderson.

«C'est un tournant dans le match, mais nous avions quand même marqué un but durant la supériorité numérique de cinq minutes, a répondu Brian Gionta. Ç'aurait été bien qu'on en ajoute un durant le cinq-contre-trois...

«Nous nous sommes bien battus pour la majorité du match, mais nous devons être meilleurs à générer des deuxième et troisième opportunités. Nous n'avons pas suffisamment sauté sur les retours.»

Carey Price, qui ne s'est pas présenté devant les journalistes après la défaite, a cédé en début de troisième lorsqu'un tir frappé de Jacob Silfverberg l'a trompé entre les jambières. Les valves se sont ouvertes à partir de ce moment-là.

«De toute évidence, ce ne fut pas mon meilleur tir, je l'ai raté quelque peu, a avoué Silfverberg. Mais la rondelle s'est quand même retrouvée dans le filet.»

Le Tricolore a toutefois semblé plier les genoux à partir du moment où les Sénateurs ont nivelé la marque en début de troisième. Michel Therrien n'était pas d'accord.

«L'énergie était encore là après le deuxième but, a-t-il soutenu. On ne cherchera pas les bibittes pendant 24 heures; Anderson a été extraordinaire ce soir.»