Les directeurs généraux de la LNH doivent se réunir la semaine prochaine en Floride, et encore une fois, le sujet de l'heure au hockey risque de se retrouver bien en évidence à l'agenda: les coups à la tête.

Pendant que la saison de Sidney Crosby semble plus que jamais compromise en raison d'une commotion cérébrale, le débat des coups à la tête prend de plus en plus de place. Chez les joueurs aussi, le sujet meuble les conversations.

Patrice Bergeron s'en réjouit. Lui-même victime d'une commotion cérébrale qui lui a fait rater la presque totalité de la saison 2007-2008, l'attaquant des Bruins de Boston juge le sujet trop important pour être ignoré.

On peut le comprendre: son équipe doit se débrouiller sans l'attaquant Marc Savard, qui n'a pas joué depuis le 22 janvier en raison d'une commotion cérébrale.

«Au moins, avec la nouvelle réglementation sur les coups à la tête, la Ligue s'en va dans la bonne direction, a observé Bergeron avant le match d'hier soir au Centre Bell. J'ai l'impression que les joueurs font de plus en plus attention. Dans le fond, il revient aux joueurs de penser aux conséquences d'un coup à la tête.»

Au moment où la Ligue cherche encore des solutions à ce chapitre, le Québécois estime qu'une partie de la réponse appartient aux patineurs de la LNH.

«Il faut se poser la question: est-ce que toutes les mises en échec sont vraiment nécessaires? Est-ce que ça vaut vraiment la peine de frapper quelqu'un qui n'a pas la rondelle, par exemple? Je pense que les joueurs doivent se poser ce genre de questions.»

Les séries sans Crosby?

Les commotions cérébrales ont aussi des répercussions à l'extérieur de la patinoire.

À environ un mois du début des séries éliminatoires, tout indique que la LNH va devoir se passer de Crosby, sa plus grande star, au moment le plus important de l'année.

Patrice Bergeron y voit quelque chose de positif.

«C'est sûr que personne ne veut que Sidney Crosby soit absent du jeu pour une longue période, précise-t-il. Il n'y a personne qui veut voir ça. Mais s'il y a un élément positif là-dedans, c'est que son absence est très remarquée, même aux États-Unis. On parle plus des coups à la tête parce que c'est lui qui en a été victime.

«Au bout du compte, il faut que tout le monde fasse une partie du chemin. Il faut que tout le monde en parle, les dirigeants des équipes, les membres des médias, les joueurs. Il faut s'assurer de ne pas banaliser les coups à la tête.»

Patrice Bergeron, lui, fait partie des chanceux. Après avoir disputé seulement 10 matchs en 2007-2008 en raison d'une commotion cérébrale, il a pu retrouver la forme, au point de prendre part à 64 rencontres la saison suivante. Il a presque disputé tous les matchs de son club cette saison, et avant le choc d'hier soir au Centre Bell contre le Canadien, sa récolte de 50 points lui permettait d'arriver en tête des pointeurs chez les Bruins, à égalité avec David Krejci.

«Je n'ai jamais pensé que ça allait être la fin de ma carrière, relate-t-il. Mais en même temps, des coups comme celui de Matt Cooke sur Marc Savard (la saison dernière), c'est complètement inutile, c'est des choses qu'on ne veut pas voir dans le hockey.»