Heureusement pour P.K. Subban, Ian Laperrière ne sera pas en uniforme ce soir alors que le Canadien fera sa première escale au domicile des Flyers.

Il pourrait avoir les mains pleines en raison du nombre impressionnant d'ennemis qu'il semble avoir au sein du vestiaire des Flyers. Mais il évitera les épaules de l'attaquant québécois qui ne sait pas encore s'il pourra revenir au jeu cette année. Voire un jour.

«Les maux de tête ont disparu. C'est une bonne nouvelle. Mais je ne me sens pas assez bien pour jouer. L'équilibre n'est pas là. La forme non plus. J'ai chaussé les patins à quelques occasions, dont une ou deux fois avec les enfants - il a des garçons de 6 et 8 ans - et je n'étais pas là du tout. Je ne pourrais pas jouer, c'est clair. Encore jouer comme je dois le faire pour jouer comme le vrai Ian Laperrière.»

Atteint par une rondelle en plein visage au cours des séries éliminatoires l'an dernier, Laperrière a souffert d'une très sévère commotion cérébrale qui le hante toujours.

«Le père de famille va bien. Je vaque à toutes mes occupations normales. Je vais reconduire les gars à l'école, je fais ce que j'ai à faire autour de la maison, mais le joueur de hockey, c'est une autre affaire. Je suis habitué d'être à l'aréna et de travailler très fort de 8h à 15h et là, c'est impossible.»

La retraite peut attendre

Après 15 saisons dans la LNH, Ian Laperrière sait qu'il a peut-être disputé son dernier match. Mais la décision de prendre une retraite méritée attendra.

«J'ai un contrat pour cette année et l'an prochain en poche. Rien ne presse. Je veux me donner tout le temps nécessaire pour retrouver mes forces et voir si je peux continuer», a assuré Laperrière hier.

En bon soldat, Laperrière sait aussi qu'il aide la cause de son équipe en repoussant la décision qui le hante. Car en raison de son âge (36 ans), Laperrière ne pourrait soulager les Flyers de son salaire (1,66 million) en cas de retraite et ainsi donner un peu de marge de manoeuvre au directeur général Paul Holgrem, qui a les yeux rivés sur le plafond salarial. Une marge dont les Flyers disposent en ce moment en raison de la présence de leur vétéran sur la liste des blessés à long terme.

«Je sais très bien que ça fait l'affaire du club. Mais ça fait mon affaire aussi. La direction de l'équipe me confie des petits mandats ici et là. Je suis allé à Gatineau il y a quelques semaines pour voir un de nos espoirs dans les rangs juniors, Tye McGinn, et Michael Chaput qui est à Lewiston. J'ai suivi ce qui se passait dans la Ligue (LHJMQ). Je suis aussi allé à Glen Falls pour patiner avec les gars du club-école lors d'un entraînement facultatif et d'un entraînement matinal, histoire de tâter le pouls et de donner quelques conseils. Ça me tient occupé», a expliqué Laperrière.

On veut bien. Mais Glen Falls, ce n'est pas Tampa Bay, Boston et les grandes villes où ses coéquipiers des Flyers font escale au cours de la saison.

«Il y a le lac George à 20 minutes. Et c'est très beau, le lac George, pour une fin de semaine avec sa femme. Mais c'est vrai que ce n'est pas comme Tampa et Boston. Sauf que pour le moment, je ne peux pas penser à la LNH. Je dois penser à retrouver la forme. Après, on verra!»

Laperrière compte 1083 matchs d'expérience dans la LNH. Il affiche 121 buts, 336 points et 1956 minutes de pénalité.