C'est le sourire aux lèvres que les partisans ont quitté le Centre Bell au terme de cette victoire de 7-2 aux dépens des Hurricanes de la Caroline. Les spectateurs auront droit à leurs ailes puisque le Canadien a dépassé le cap des cinq buts. De fait, le Canadien y allait d'une production de sept buts pour la première fois depuis le 24 mars 2008 contre les Sénateurs d'Ottawa.

Pour la première fois de la saison, le jeu de puissance a donné trois buts au Canadien dont le premier avec un avantage de deux hommes. Ajoutez à cela que les Hurricanes ont été limités à un but en six occasions avec l'avantage d'un homme et on devrait avoir droit à un entraîneur souriant.

Mais tel n'a pas été le cas lors de la rencontre de presse avec Jacques Martin! L'entraîneur du Canadien n'avait rien à annoncer au sujet de son arrière étoile Andrei Markov.

«Pour le moment, on doit parler d'une blessure au bas du corps (genou droit). On devrait avoir plus d'informations dans les jours à venir», s'est contenté de dire Martin.

Markov a quitté avec l'aide des soigneurs en troisième période après une collision dans le coin de la patinoire avec Eric Staal. En quittant la patinoire, on a vu qu'il était incapable de mettre de la pression sur sa jambe droite.

Par ailleurs, Martin savait bien que le pointage de 7-2 ne représentait pas une image fidèle de cette rencontre : «La clé de la victoire a été la performance de Carey Price, le travail de nos unités spéciales et l'énergie apportée par nos troisième et quatrième trios après le deuxième but des Hurricanes», a précisé Martin.

Les gros arrêts

Les Hurricanes ont été blanchis en première période même s'ils ont lancé 15 fois sur le gardien du Canadien. Ils ont profité de leur jeu de puissance pour récolter 11 de ces tirs. De plus, avec un pointage de 0-0, Price a effectué les gros arrêts aux dépens de Jussi Jokinen, Tuomo Ruutu, Erik Cole (deux fois) et Joe Corvo.

«À notre retour au vestiaire après 20 minutes de jeu, on savait bien que les Hurricanes avaient été la meilleure équipe en première période», a admis Tomas Plekanec.

Les arrêts de Price ont stimulé les siens puisque  c'est seulement 19 secondes après le retour sur la patinoire d'Andrei Kostitsyn que Plekanec a ouvert la marque avec son sixième but de la saison. Il a alors profité d'une rondelle en provenance de Travis Moen qui a touché à l'arrière Joni Pitkanen. Plekanec a eu le mérite de se pointer dans la zone payante et d'être alerte.

Ce même Plekanec a été à l'origine du deuxième but des siens alors qu'il a récupéré une rondelle libre dans son territoire pour lancer une attaque menant au but de Michael Cammalleri, son quatrième. Pendant que Plekanec contrôlait la rondelle, ses deux ailiers, Brian Gionta et Cammalleri, ont attaqué le filet.

«Les gars ont été opportunistes en première période, mais on n'était pas satisfait de notre jeu. On savait qu'il fallait améliorer notre jeu», a noté Price.

Deux actes

Il y a eu deux volets à la période médiane. Tout d'abord, les Hurricanes ont égalé la marque à 2-2 grâce à des buts d'Anton Babchuk, son troisième, et Tom Kostopoulos, son premier. Dans les deux cas, Eric Staal a été le maître d'oeuvre avec des passes précises et imaginatives. Pour Staal, cela portait son total à 14 passes et 15 buts en 24 matches en carrière face au Canadien.

Le premier but des Hurricanes a été inscrit en avantage numérique. Ils ont d'ailleurs joué avec l'avantage d'un homme pendant 3:53 des 9:08 premières minutes de la période. Sur le deuxième but, Staal a attiré deux joueurs du Canadien (Gomez et Kostitsyn) avant de placer la rondelle sur un tee pour Kostopoulos.

«On doit parler de discipline. Ils ont une bonne attaque massive et on ne pouvait pas continuer à leur accorder des avantages numériques sans avoir à subir les conséquences», a rappelé Martin.

La deuxième portion de cet engagement a toutefois été l'affaire du Canadien qui a riposté avec trois buts, ceux de Gionta, son quatrième, Maxim Lapierre, son deuxième, et Benoit Pouliot, son cinquième.

Sur le but de Gionta, c'est la vitesse en zone centrale qui a donné l'amorce à ce jeu. Mais, des passes rapides de Gionta à Plekanec à Gionta à l'entrée du territoire des Hurricanes ont placé le gardien Cam Ward dans une position vulnérable pour ce tir de Gionta dans le haut du filet du côté rapproché.

«On a connu des moments difficiles, mais on a bien répondu», s'est contenté de dire Plekanec.

Puis, Jaroslav Spacek a gagné une bataille pour une rondelle libre dans son territoire qu'il a lancé en lob en zone centrale où Lapierre a pu la récupérer pour se retrouver en échappé. Sa feinte de tir et sa pirouette ont complètement déboussolé le gardien des Hurricanes.

«Je me dirigeais vers le filet avec une rondelle sautillante. J'ai arrêté parce que je ne voulais pas perdre le contrôle de la rondelle. J'ai pivoté et j'ai réalisé que le gardien était déplacé», a raconté Lapierre.

Finalement, Spacek, encore lui, a préparé le but de Pouliot en avantage numérique. Après avoir foncé au filet, Spacek a contourné le but pour ensuite réaliser une belle passe à Pouliot pendant que Ward était hors d'équilibre. Son entraîneur, Paul Maurice, l'a envoyé reprendre son équilibre dans le vestiaire et il a envoyé Justin Peters devant le filet des siens.

Le Canadien a bien protégé son avance en troisième période. Mais les Hurricanes avaient la chance de refermer l'écart lorsque Cole a effectué une passe précise à Chad LaRose. Mais Price a sorti son gant d'attrape pour lui voler un but.

«On ne parlera jamais assez du bon travail de Carey. Il effectue souvent des arrêts difficiles qui passent inaperçus. Sur ce jeu, c'était beau à voir. Pour lui, c'était la cerise sur le sundae», a mentionné Mathieu Darche.

Puis, pendant un autre désavantage à la suite d'une infraction de Gomez en zone offensive pendant un jeu de puissance, on a eu droit à des moments inquiétants lorsque Markov est entré en collision avec Staal.

Cet incident a échauffé les esprits, mais ce sont les Hurricanes qui ont écopé de mauvaises punitions qui ont mené aux buts en fin de match d'Andrei Kostitsyn et de Mathieu Darche.

Le jeu du match: Brian Gionta

Son tir parfait dans le haut de la lucarne a redonné l'avance en permanence aux siens. Mais il ne faut pas mésestimer les passes rapides à l'entrée de zone de Gionta à Plekanec à Gionta pour expliquer ce but.

Le héros du match: Tomas Plekanec

Avec un but, trois passes, un rendement de plus 3, du travail impeccable en désavantage (4:37) et un bon rendement (52%) dans le cercle des mises en jeu, il a été impressionnant surtout qu'il a affronté régulièrement le trio d'Eric Staal.

Le chiffre du match: 6-12-2003

Le Canadien n'avait pas battu les Hurricanes en temps réglementaire au Centre Bell depuis cette date. Les Hurricanes ont présenté une fiche de 8-0-2 pendant cette longue séquence.