Ce n'est pas toujours la meilleure équipe sur la glace qui gagne. Il y a parfois des vols.

Et celui qu'a commis Jaroslav Halak face aux Flyers de Philadelphie pourrait être lourd de conséquences.

«Ce sont deux gros points, a reconnu Jacques Martin. On avait probablement joué un meilleur match (la semaine dernière) à Buffalo, mais on n'était allé chercher qu'un point.

«Ce soir, Jaro a fait plusieurs gros arrêts qui ont été déterminants dans cette victoire», a ajouté Martin, à qui l'on ne pourra pas reprocher d'avoir beurré trop épais dans les éloges à son gardien.

«Il reste que, depuis la pause olympique, nous avons remporté nos quatre matchs contre les équipes avec lesquelles on se bat pour une place en séries. Et trois de ces victoires-là ont été obtenues sur la route.

«C'est de bon augure, mais nous sommes impliqués dans une bataille qui va se rendre jusqu'à la toute fin.» Et c'est bel et bien une bataille digne des séries à laquelle on a assisté.

Le Canadien a eu le haut du pavé au départ, mais ça s'est gâté par la suite.

«La première période s'est déroulée comme on le voulait, a expliqué Tomas Plekanec. On lançait la rondelle dans le fond de la zone, on exerçait un bon échec-avant et l'on jouait très bien.

«Mais à compter de la deuxième période, on a reculé plus qu'on l'aurait voulu.» Plekanec a inscrit le seul but de la rencontre à la suite d'une belle man¦uvre d'Andrei Kostitsyn.

Ce dernier a gagné sa bataille derrière le filet aux dépens de Mike Richards avant d'effectuer une belle passe du revers à Plekanec, qui s'était libéré dans l'enclave.

«C'était un bon jeu de la part d'Andrei, a reconnu le centre tchèque. Il a fait une bonne feinte derrière le filet et a su me repérer. Je n'avais qu'à tirer au filet.

«Andrei semble maintenant plus agressif sur la rondelle et ça ne peut que rendre notre trio meilleur.»

Des chances de catégorie A

À l'instar de Plekanec, le défenseur Hal Gill aurait préféré que son équipe soit plus dynamique dans son soutien à Halak.

«Je comprends que l'on veuille éviter de trop se commettre en prenant des risques stupides, mais nous avons trop reculé», a indiqué le gentil géant, qui a remis la rondelle du match à Halak.

Eh oui, ce dernier garde les rondelles de tous ses jeux blancs.

À force de céder du terrain, le Tricolore s'est fait submerger par une marée orange et noire.

Dans les circonstances, les joueurs ne pouvaient pas se péter les bretelles après le match; seulement lever leur chapeau devant Halak.

«Les Flyers ont eu plusieurs de chances de marquer de catégorie A avec lesquelles ils pensaient sûrement qu'ils allaient marquer, a mentionné Michael Cammalleri.

«C'est surtout là que Jaro a fait ses meilleurs arrêts. Je pense particulièrement à celui aux dépens de Ville Leino en troisième période alors que Leino était bien posté dans l'enclave.

«Il avait la chance d'égaler la marque à ce moment-là, mais Jaro lui a montré que c'était l'un de ces soirs où rien n'allait passer.»