Ce n'est pourtant pas drôle, mais pas drôle du tout... Une seule victoire en temps réglementaire à leurs 23 derniers matchs (y avez-vous seulement un peu pensé?), voilà que les analyses de nombreux connaisseurs me jettent par terre. Et finissent pas m'arracher un sourire en dépit de la douleur vive ressentie à mon CH.

Pour expliquer le début de saison tout croche du Canadien on argue la belle parité qui existe entre les équipes de la Ligue nationale; on invoque la difficulté à cimenter un esprit d'équipe au sein d'une formation qui compte autant de nouveaux joueurs; on insiste sur ce long processus d'apprentissage nécessaire à une équipe pour parvenir à bien digérer l'instauration d'un nouveau système de jeu; on nous casse les oreilles avec l'éthique de travail, les nombreuses chances de marquer ratées et quoi encore. Ah oui! Dans le cas de Carey Price, on en est rendu à parler de déveine et de ce gros nuage gris qui plane au-dessus de sa pauvre petite tête toute mêlée...

Malgré les résultats désastreux, on avance que Jacques Martin fait du bon boulot et que Gainey, loin d'être fou, sait très bien où il s'en va.

Jacques Martin.

Mon dieu, Jacques Martin!

Il y a quelques semaines, l'homme à la poigne de fer ne s'est pas gêné pour fustiger ouvertement André K. en conférence de presse après qu'il eût tenté une passe transversale qui a résulté à un but de l'adversaire. «À ce que je sache, a dit Martin, ce genre de jeu on ne le pratique jamais à l'entraînement puisqu'il ne fait pas partie de notre livre de bord.»

Et le fait d'attaquer la zone ennemie à sept joueurs quand le Canadien tentait désespérément en début de saison d'arracher une nulle, ça faisait-y aussi partie du livre de bord du Canadien, M. Martin?

En début de saison aussi, le fait d'oublier pendant quelques secondes d'envoyer un cinquième attaquant lors d'un cinq contre trois, est-ce que ça aussi ça faisait partie du livre de bord du Canadien, M. Martin?

Et les 25 revirements commis par vos Glorieux face aux Thrashers, M. Martin?

Coût'donc, au rythme où ils déferlent, les revirements, les pratiquez-vous à l'entraînement?

Et puis, pourquoi crucifier André K sur la place publique et pas les autres?

Qu'on le laisse donc jouer à sa guise Andrei et qu'on lui fiche donc la paix. Le petit attaquant a perdu son frère. Il a perdu Kovi. Il a perdu Markov. Bref, il a perdu tous ses repères. Ce dont il a besoin présentement André K., c'est de l'amour, pas des coups de pieds dans le cul. Andrei a besoin d'aide. Il a besoin qu'on le libère. Il a besoin de se sentir désiré. Aimé. Les coups de fouet servent à faire avancer les chevaux, M. Martin, pas les humains. Comprenez-vous?

Et puis, pour en finir avec cette équipe pourrie jusqu'à la moelle, qu'on cesse d'excuser les contre-performances des joueurs en parlant des nombreuses chances de marquer ratées, des rondelles qui refusent de rentrer, des tirs qui ratent la cible. Et qu'on commence donc à parler des vraies affaires, de la brigade défensive par exemple mise sur pied par Bob Gainey qui est de loin l'une des pires de la Ligue nationale.

Écoutez, hier, on a même invoqué l'absence de Hal Gill pour tenter d'expliquer le cafouillage généralisé des défenseurs, de tous les défenseurs...

Une victoire en temps réglementaire en quinze matches joués cette saison, une en 23 si l'ont tient compte des derniers matches disputés l'an dernier en saison régulière et en séries, avouez que ça commence à faire beaucoup.

Pas mal beaucoup trop, en fait.

Du jamais vu quant à moi.

Et jeudi, voilà que le Canadien se rend à Boston pour y affronter les Bruins, ce qui n'augure rien de bon non plus.

Au fait, à quand le vrai coup de balai ?

Bon, o.k., on oublie ça, je n'ai rien dit.

Go Habs go...