Année après année, le travail de Trevor Timmins est louangé dans des publications comme le Hockey News, qui reconnaît au Canadien l'une des plus belles banques d'espoirs de la LNH.

Mais, parmi les fans, qui ont constaté un recul cette année chez plusieurs anciennes sélections de Timmins, les critiques commencent à fuser.

Trop de joueurs des collèges américains qui tardent à se montrer le bout du nez.

Pas suffisamment de Québécois.

Et surtout, trop peu de joueurs d'impact.

Si l'on devait faire une analogie avec le baseball, on dirait de Trevor Timmins qu'il frappe pour la moyenne.

Depuis 2003 - son premier repêchage avec le Tricolore -, Timmins a sélectionné pas moins de 13 joueurs ayant disputé au moins 10 matchs dans la LNH.

Au cours de cette période, seuls les Blackhawks de Chicago ont fait mieux (14).

Jusqu'ici, Timmins a joué les probabilités, ce qui a permis au Canadien de renflouer sa banque de jeunes joueurs.

Mais ses détracteurs diront: bravo pour la moyenne, mais où sont les coups de circuit?

«Jaroslav Halak en neuvième ronde, en voilà un coup de circuit, plaide Timmins. Mark Streit, qui est aujourd'hui un défenseur élite, ç'en est un autre. Et le temps dira si Carey Price en sera un lui aussi.

«Il faut faire attention en critiquant Price, poursuit Timmins. Il a connu une excellente saison en 2007-2008 et il a encore bien fait en première moitié en 2008-2009. Il a été blessé et c'est par la suite qu'il a connu des difficultés.

«Il a peut-être mûri de 10 ans en seulement quatre mois. Je ne vois pas pourquoi il ne serait pas meilleur que jamais l'an prochain...»

Le CH parle en moyenne au 16e rang

D'ici deux ans, le rendement de Price permettra de dire si Timmins a utilisé intelligemment le cinquième choix au total qu'il détenait lors du repêchage de 2005.

Mais rappelons que ce choix si élevé, le Tricolore l'avait obtenu à la loterie d'après le lock-out. C'était la première fois depuis 1984 que le Canadien repêchait aussi haut.

Où l'équipe se positionne-t-elle normalement?

L'an dernier, le Canadien a troqué son choix de première ronde (25e) pour mettre la main sur Alex Tanguay. Mais auparavant, la moyenne des cinq premiers choix dont avait bénéficié Timmins s'établissait au 16e rang, donc en milieu de peloton.

À cela s'ajoute un autre choix de première ronde, celui obtenu en 2007 dans l'échange de Craig Rivet et qui a permis au Tricolore de mettre la main sur Max Pacioretty (22e).

Timmins rappelle que le rang de sélection y est pour beaucoup dans la récolte que peut espérer une équipe.

«Il y a toujours des exceptions mais, règle générale, quand tu ne repêches pas dans les 10 premiers rangs, c'est bien difficile de mettre la main sur un joueur de premier trio.

«Le plus gros défi pour une équipe de dépisteurs, c'est d'arriver à projeter, chez tous les autres joueurs de 17 ou 18 ans qui seront choisis, quel genre de joueurs ils seront lorsqu'ils auront 24 ou 25 ans.

«Mais ce n'est pas un sprint pour se rendre à la LNH, c'est un marathon.»

Évidemment, cet argument est difficile à défendre auprès de ceux qui ont vu Claude Giroux s'illustrer avec les Flyers de Philadelphie et qui tapent du pied en attendant que David Fischer fasse son entrée chez les pros...