Chad LaRose aurait pu abandonner le hockey dès les rangs juniors. Par deux fois il a été retranché, une expérience qui aurait découragé plus d'un jeune.

«C'a été la période la plus difficile de ma carrière», racontait récemment le rapide et fougueux ailier droit des Hurricanes de la Caroline.

LaRose aurait pu aussi s'interroger sur son avenir après sa dernière année junior à Plymouth où il a marqué 61 buts en seulement 67 rencontres. La saison suivante, il s'est retrouvé en Floride, dans la ECHL, avant d'être promu à Lowell, dans la Ligue américaine, durant la même année.

«J'ai beaucoup appris dans la ECHL. Je savais que cette expérience me serait utile en bout de ligne», explique l'athlète natif du Michigan que les Hurricaines ont embauché à titre de joueur autonome en août 2003.

«Je ne me suis jamais senti abandonné là-bas. Le propriétaire des Hurricanes, M. (Peter) Karmanos, et le directeur général, M. (Jim) Rutherford, ont toujours gardé le contact, m'encourageant à ne pas abandonner. Je me suis toujours senti faire partie de l'organisation même si j'étais encore loin de la Ligue nationale.»

La Coupe Stanley

LaRose est parvenu à gravir l'échelon malgré son petit gabarit (5'10» et 181 livres). Il a partagé la saison 2005-2006 entre la LNH et la LAH qu'il a couronnée d'une Coupe Stanley en participant à 21 matchs éliminatoires. Il a passé les trois dernières saisons en Caroline, inscrivant 19 buts cette année, un sommet personnel.

«J'ai toujours entendu dire que je n'atteindrais jamais la Ligue nationale en raison de ma petite taille. Mais aujourd'hui, je suis dans la LNH alors que bien des futurs Wayne Gretzky et Mario Lemieux ont accroché leurs patins», rappelle-t-il avec une fierté bien légitime.

Pourquoi a-t-il réussi là où plusieurs ont échoué?

«Il a accepté de jouer un rôle moins valorisant pour devenir un joueur complet, répond son entraîneur Paul Maurice. Bien des vedettes du junior sont incapables de faire la transition du junior à la LNH parce qu'il refuse d'apprendre les bases du hockey. Ils ne sont pas prêts à faire ce genre de sacrifices. Ils veulent seulement marquer des buts comme ils avaient l'habitude de le faire dans le junior.

«Dans le pro, un entraîneur va employer un joueur en qui il a confiance, de poursuivre Maurice. Mais pour obtenir cette confiance, un jeune de talent doit avoir fait ses classes. C'est ce qu'a fait Chad LaRose.»

Des origines québécoises

Encore aujourd'hui, LaRose, âgé de 27 ans, a la mentalité d'un joueur de quatrième trio même s'il fait partie du «top 6» des Hurricanes.

«Je veux jouer dans la LNH parce que j'aime le hockey, dit celui dont les arrière-arrière-grands-parents étaient du Québec. Je suis prêt à jouer six minutes seulement, à écouler les pénalités, à bloquer des tirs ou à appliquer des mises en échec. Je fais ce que l'entraîneur me demande.»

Avant de disputer le quatrième match de la série contre Pittsburgh, LaRose (4-7-11)occupait le deuxième rang des compteurs de son équipe, trois points derrière Eric Staal (9-5-14). Il deviendra joueur autonome sans compensation le 1er juillet.

«Je pense que cette année tombe bien pour devenir joueur autonome, dit-il. Mais dans le fond, je souhaite seulement une chose, rester en Caroline.»