Mettez ça sur le compte de l'expérience, de la sagesse des 40 ans ou du profond désir de remporter une troisième Coupe Stanley, mais Mark Recchi semble vraiment avoir changé.

Joueur exigeant durant toute sa carrière alors qu'il réclamait des présences en attaques à cinq et voulait évoluer avec les meilleurs, Recchi accepte vraiment un rôle de soutien.

«Je ne suis le plus important morceau du casse-tête. Je suis maintenant une petite pièce. Ça ne veut pas dire que je ne sois pas important et que le rôle qu'on me confie ne soit pas imposant. Mais je ne suis plus le joueur que j'ai déjà été. Il y en a des plus jeunes, des meilleurs qui ont pris la place et je dois maintenant les appuyer», explique avec sagesse l'attaquant de 41 ans.

C'est en Caroline, en 2006, que Recchi a senti cette transition se produire.

«Quand je suis arrivé dans le vestiaire des Hurricanes, j'ai réalisé que les joueurs formaient une équipe. Qu'ils étaient unis. Qu'ils étaient tous importants. C'est là que j'ai compris que je n'étais qu'un complément.»

Un complément qui a contribué à la première conquête de la Coupe Stanley de l'histoire des Hurricanes et de leurs ancêtres, les Whalers de Hartford.

Limité à quatre buts et sept points à ses 20 derniers matchs de la saison régulière, Recchi avait «explosé» avec 16 points, dont sept buts, en 25 rencontres éliminatoires.

S'il n'a pas été en mesure d'attendre la Coupe Stanley en jouant ce rôle de parrain avec les Penguins de Pittsburgh, Recchi sent qu'il peut y arriver cette année à Boston.

«Rien n'est acquis, rien n'est gagné. Mais j'ai retrouvé en débarquant dans le vestiaire des Bruins la même énergie, la même confiance et le même genre d'équipe qu'en Caroline il y a trois ans. Il y a d'excellents joueurs de hockey ici. Un beau mélange de vétérans et de très jeunes joueurs. Je veux donner l'exemple, servir de référence. Je veux pouvoir endiguer cette émotion et cette passion reliées aux séries éliminatoires. Je n'ai pas à parler beaucoup, je n'ai qu'à leur dire de se laisser transporter, sans pour autant perdre leur concentration. C'est vraiment un beau rôle», dit bien calmement Recchi, qui totalise 545 buts et 1461 points en 1490 matchs en carrière.

Grand complice de Saku Koivu sur la patinoire et à l'extérieur de la glace lorsqu'il évoluait avec le Canadien, Recchi pourrait avoir à relever le défi de contrer son meilleur ami et ses compagnons de trio.

«Ce serait vraiment plaisant. Saku et moi sommes de grands copains, mais nous sommes aussi des compétiteurs. Je sais qu'il ne me fera pas de cadeaux et il sait que je ferais n'importe quoi pour le freiner. Jouer contre un aussi bon trio serait une source de motivation fantastique. J'ai affronté Saku en 2006. Il avait été excellent contre nous lors des deux premiers matchs - victoires du Canadien - mais l'équipe ne s'est pas remise de la blessure qu'il a subie (à l'oeil) dans le troisième match et nous avons ensuite balayé la série.»