Le Canadien a connu une semaine faste avec trois victoires aux dépens des Rangers (6-3) à New York ainsi que des Maple Leafs de Toronto (6-2) et des Capitals de Washington (5-4) au Centre Bell.

La clé du succès a été l'équilibre démontré par cette équipe qui emploie sur une base régulière ses quatre trios et ses trois paires d'arrières. Guy Carbonneau sait jauger les doses de travail.Chez les arrières, cette harmonie est possible à cause de l'arrivée à maturité de Josh Gorges et du retour au jeu de Mike Komisarek. Leur présence permet d'avoir deux tandems de premier ordre qui sont complétés par les excellents Roman Hamrlik et Andrei Markov.

Avec ces quatre arrières qui évoluent pendant 20 minutes et plus, Carbonneau peut employer les deux autres, Francis Bouillon et Patrice Brisebois, dans des rôles spécifiques qui leur font une belle jambe. Bouillon hérite des missions à caractère défensive pour compléter les quatre premiers tandis que Brisebois peut ajouter à son temps de glace sur les attaques massives.

Par exemple, au cours de la dernière semaine, Carbonneau a pu manoeuvrer de manière à permettre à Brisebois de conclure l'étape avec une fiche de +1 alors que Bouillon s'est retrouvé avec un +3.

Quatre as

Mais le gros de l'ouvrage revient aux quatre as qui ont bloqué 39 lancers lors des trois derniers matchs: Komisarek (15), Hamrlik (10), Gorges (10) et Markov (5). De fait, depuis le début de la saison, les six arrières réguliers du Canadien ont bloqué 434 tirs: Hamrlik (100), Gorges (98), Komisarek (91), Markov (58), Bouillon (46) et Brisebois (41).

À l'instar des quart-arrières au football, qui offrent occasionnellement le souper à leurs joueurs de ligne, les gardiens du Canadien devraient en faire autant avec leurs défenseurs qui se sacrifient pour le bien de l'équipe et la moyenne des gardiens!

On vous parle des arrières alors que le Canadien a marqué 17 buts en trois matchs. C'est tout simplement qu'une bonne attaque prend toujours sa source en territoire défensif. Or, si Robert Lang se retrouve tout au haut du bulletin en compagnie d'Hamrlik, ce n'est pas uniquement à cause de ses quatre buts et une passe.

Les frères Kostitsyn

Lang vient régulièrement en aide à ses arrières en zone défensive, ce qui donne plus de liberté en attaque aux frères Kostitsyn qui, malgré leur talent offensif, ont encore beaucoup à apprendre dans les autres phases du jeu. Les frères ont également avantage à prendre la facture lorsqu'ils sont en compagnie de Lang!

Si l'attaque du Canadien a repris son essor, c'est également en raison de l'efficacité du jeu de puissance, qui a marqué six buts en 18 occasions (33%) au cours de la dernière semaine. D'ailleurs, l'attaque massive a produit deux buts à chacun des trois matches.

Alex Kovalev est reconnu comme le maître d'oeuvre du jeu de puissance. On le montrait du doigt dans les moments sombres, il faut maintenant lui rendre hommage. L'Artiste a connu une belle semaine avec deux buts et deux passes, tout comme son joueur de centre Tomas Plekanec. Quant à Max Pacioretty, il a récolté un but et deux passes. Et, au total, le trio a présenté un rendement de +10.

Au sujet de ce trio, on retient que Plekanec a recommencé à mettre en valeur sa grande vitesse, Pacioretty s'affirme avec son travail sur les bandes, son bon positionnement et sa belle vision, ce qui a pour effet de donner de l'espace de manoeuvre à Kovalev. Ce dernier a souvent pris le rôle de troisième homme en attaque, ce qui lui permet d'avoir la rondelle à des endroits plus stratégique pour dessiner des tableaux de jeux.

D'autre part, avec trois buts et trois passes, le trio de Maxim Lapierre (1+1=2), Tom Kostopoulos (0+2=2) et Guillaume Latendresse (2+0=2) a fait sa large part d'autant plus qu'on leur avait confié la mission de jouer contre la ligne d'Alexander Ovechkin lors de la visite des Capitals. Leur rendement cumulatif de +6 est tout à leur honneur.

Finalement, il n'y a pas beaucoup à dire sur le quatrième trio. Ils occupent les dernières places au bulletin de la semaine et c'est normal. On leur demande surtout d'écouler du temps et de jouer en désavantage numérique.

On aimerait bien revoir Georges Laraque sur ce trio. On n'apprécie pas tellement voir Kostopoulos être corrigé par les Jamal Mayers de la LNH ou encore d'assister à des combats mettant aux prises Bouillon avec des gars qui le dépasse par deux têtes!