Au cours des trois prochains jours, Montréal grondera au son des moteurs des voitures de Formule 1. Les festivités entourant le Grand Prix du Canada ont été lancées en grande pompe hier avec une soirée glamour à la gare Windsor réunissant pilotes et membres du jet-set québécois.

Le commun des mortels s'est toutefois donné rendez-vous sur Crescent, où véhicules de courses et jeunes femmes bronzées aux poitrines généreuses paraient la rue.

Parmi les rutilantes voitures garées de part et d'autre de l'artère, les amateurs ont pu admirer une Ford Mustang Fastback 1968 complètement restaurée avec des pièces originales. Les véritables connaisseurs reconnaîtront le modèle mythique qui a volé la vedette dans la célèbre scène de poursuite dans les rues de San Francisco du film Bullitt mettant en vedette Steve McQueen.

Son propriétaire, Harma Koulian, a mis quatre ans et investi plus de 100 000$ dans ce projet de restauration. Lors du passage de La Presse, hier après-midi, il astiquait avec minutie la carrosserie. «C'est ma maîtresse», a-t-il lancé à la blague. L'homme qui travaille comme distributeur de pièces d'auto raconte qu'il achète des billets pour le Grand Prix de Montréal chaque année depuis 1996, mais c'est la première fois qu'il est invité à exposer une voiture lors du week-end de F1. «C'est un honneur, les gens m'approchent avec tellement d'enthousiasme, a-t-il affirmé. Il faut dire que quand je roule dans cette voiture, tout le monde se retourne sur mon passage!»

L'ambiance festive a aussi attiré de nombreuses personnes hier. Les simulateurs de course automobile et la compétition d'arrêts aux puits semblaient être les activités les plus populaires. «Il ne manque rien, c'est super!», a lancé Felipe Hage, qui a pris part à la compétition. Pour ce jeune homme, une visite de la rue Crescent s'impose à chaque Grand Prix. «On en profite pour sortir et faire la fête», a-t-il expliqué.

Un demi-million de personnes

Du côté de la rue Peel, les amateurs de Ferrari ont été comblés. Des dizaines de modèles étaient exposés entre les terrasses des restaurants. Selon BBF productions, le promoteur de l'événement depuis 1999, la fermeture de la rue Crescent durant le week-end du Grand Prix attire chaque année 500 000 personnes.

«C'est le week-end le plus lucratif pour les commerçants de la rue. Durant la semaine du Grand Prix, ils vendent pour 6 millions seulement en bière», a expliqué Ben Woo, vice-président des commandites et partenaires chez BBF. «Mais au-delà des retombées économiques, l'idée, ç'a toujours été de partager notre passion pour la Formule 1 avec tout le monde, surtout ceux qui n'ont pas nécessairement le budget pour visiter le site sur l'île Sainte-Hélène.»

M.Woo, qui se définit comme un fan de course automobile, estime que le Grand Prix contribue à donner une visibilité internationale au Québec et à Montréal. «La F1 à Montréal, c'est un événement assez unique, car la course a lieu si près du centre-ville, on ne voit pas ça ailleurs dans le monde, ça permet de plonger les Montréalais dans l'ambiance», explique-t-il. «Mais pour moi, la fermeture de la rue Crescent, ça représente aussi le lancement officiel de l'été à Montréal», dit-il.

Toutes les places en tribune pour le Grand Prix du Canada ont trouvé preneurs, a annoncé hier le promoteur, Groupe de course Octane. Seules des places en admission générale, vendues pour une journée ou pour les trois jours de l'événement, sont encore offertes au public. Les billets en admission générale peuvent être achetés à la billetterie, sur le site internet circuitgillesvilleneuve.ca ou par téléphone au 514-350-0000, au prix de 30$ (aujourd'hui), 55$ (demain) et 80$ (dimanche) ou 110 $ pour les trois jours. Par ailleurs, Groupe de course Octane estime que la journée «portes ouvertes» a attiré plus de 15 000 visiteurs sur l'île Notre-Dame, hier.