Voici notre plus récente cuvée de réponses à vos questions. Pour les prochaines questions, c’est ici :

Écrivez-nous

C’est quoi, ça ?

En regardant le hockey, je remarque que des joueurs respirent quelque chose dans un contenant au début des matchs. Pourquoi ? De quoi s’agit-il ?

Louise

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Il s’agit de sels odorants, composés notamment d’ammoniaque, dont l’odeur très puissante irrite les voies nasales et crée instantanément une accélération de la respiration et, par conséquent, de l’oxygénation du cerveau, créant un sentiment de regain d’énergie – l’effet réel sur les performances n’est toutefois pas reconnu par la science. Ces sels, dans un cadre non sportif, peuvent notamment servir à réveiller quelqu’un qui aurait perdu conscience. Différents sites scientifiques parlent d’une sorte de « redémarrage » du cerveau et mettent en garde contre certains effets secondaires indésirables. L’usage de ces sels n’est d’ailleurs pas recommandé chez les jeunes. En 2019, dans un article du Journal de Québec, la directrice du laboratoire de contrôle du dopage à l’INRS-Institut Armand-Frappier, Christiane Ayotte, avait fait valoir que même si les athlètes peuvent utiliser ces substances légalement, « ça ne veut pas dire que ce n’est pas sans-génie ».

Comparer les époques

Au sujet des records dans la LNH, comment peut-on comparer les époques, quand le nombre de matchs par saison était complètement différent ?

Jean-François Pigeon

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Les saisons sont passées à 70 matchs par équipe en 1949-1950, puis graduellement de 70 à 80 après l’expansion de 1967. Cela fait donc plus de 70 ans que le nombre de matchs est appréciable, si bien que l’on peut approcher certains records en valeur absolue sans problème – le plus grand nombre de points, de buts, de blanchissages, etc. Pour certains records, on prendra même la peine de les circonscrire davantage afin de rendre plus crédibles les comparatifs. On commencera donc nos comparatifs en 1967, à la fusion avec l’AMH de 1979, aux lock-out de 1994-1995 ou 2012-2013, etc. La comparaison entre les époques est plus difficile sur le plan qualitatif. Maurice Richard était-il un meilleur joueur que Wayne Gretzky ? Ou Jacques Plante, un meilleur gardien que Martin Brodeur ? On tentera alors de créer des points de référence, par rapport au niveau de domination d’un joueur à son époque. À de rares exceptions, ça donne surtout des débats sans issue claire.

Mais où est le gardien adjoint ?

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Samuel Montembeault

Bonjour, comment se fait-il que le gardien substitut de l’équipe visiteuse ne soit pas assis avec ses coéquipiers au Centre Bell ?

Bernard Tremblay

Réponse de Guillaume Lefrançois

En fait, tout dépend de la configuration des arénas. Au Centre Bell, le vestiaire de l’équipe visiteuse est situé du côté opposé du banc des joueurs. L’équipe visiteuse a donc seulement le banc des joueurs comme espace, tandis que les joueurs du Canadien ont aussi le corridor qui mène à leur vestiaire. Mais dans d’autres arénas, le corridor donnant accès au vestiaire donne sur le banc, ce qui assure que le gardien substitut aura de l’espace.

Selon Samuel Montembeault, qui commence à avoir fait le tour des arénas après deux ans à temps plein dans le circuit, « dans la plupart des arénas, [le substitut] est assis avec les joueurs, tout juste derrière le banc ». C’est aussi cette configuration qu’il préfère, même s’il assure que son expérience comme gardien auxiliaire visiteur au Centre Bell s’était bien déroulée, à l’époque où il jouait pour les Panthers. « Les gens me parlaient, j’étais juste content d’entendre du français, se souvient-il. Mais j’aime mieux être au banc, car tu peux parler aux gars. Sinon, les partisans sont sur ton dos. L’an passé à Winnipeg, j’étais de l’autre côté et en plus, je m’étais fait sortir pendant le match. J’étais déjà fâché et en plus, je me faisais crier après ! »

La formation parapluie

Quelqu’un pourrait-il me dire à quand remonte la « formation shotgun [parapluie en français, je crois] », où le quart-arrière s’éloigne un peu de son joueur de centre ? Qui a été le premier passeur à l’utiliser ? Et pour quelle équipe jouait-il ?

Gaston Paquet

Réponse de Simon Drouin

La formation parapluie a été utilisée pour la première fois dans le football professionnel par les 49ers de San Francisco le 27 novembre 1960 dans un match contre les Colts de Baltimore. L’entraîneur-chef Red Hickey avait recyclé une vieille stratégie employée à l’Université Stanford une trentaine d’années plus tôt. Le but était de réduire l’efficacité de la pression contre la passe des redoutables Colts. Les 49ers, qui en arrachaient à l’époque, ont causé la surprise en l’emportant 30-22. Bob Waters, troisième quart de l’équipe californienne, a été le premier chef d’orchestre de cette formation astucieuse qui s’est aussi révélée utile pour la course. Les 49ers ont remporté trois de leurs quatre dernières rencontres grâce à cette tactique avec John Brodie comme pivot partant. C’est à lui qu’on a attribué le mérite d’« activer la détente du shotgun ». Après son succès inaugural, la formation parapluie a été abandonnée par les 49ers la saison suivante après une correction subie contre les Bears de Chicago, dont la ligne s’était ajustée. Tom Landry et les Cowboys de Dallas ont fait renaître quelques années plus tard une formation qui est aujourd’hui largement employée dans la NFL.

Source : Temple de la renommée du football professionnel