(Los Angeles) La frontière entre les États-Unis et le Mexique ne sera « pas ouverte » la semaine prochaine, malgré la levée annoncée d’une mesure sanitaire permettant d’expulser sans délai les migrants, a insisté vendredi le secrétaire américain à la Sécurité intérieure.
« Le message est très clair », a martelé Alejandro Mayorkas lors d’une visite à Brownsville, ville texane frontalière. « La frontière n’est pas ouverte, elle ne l’ « était pas et elle ne le sera pas après le 11 mai », date à laquelle ce dispositif doit prendre fin.
Connue sous le nom de « Titre 42 », cette réglementation permet de refouler immédiatement les migrants dépourvus de visa, dont les demandeurs d’asile.
Son expiration fait craindre aux autorités un pic d’entrées illégales aux États-Unis.
Le gouvernement démocrate de Joe Biden est la cible de vives critiques de la part des républicains, qui promettent un véritable « chaos » migratoire à compter de la semaine prochaine.
M. Mayorkas a insisté sur les alternatives instaurées pour éviter ce scénario.
Nous mettons en place des voies d’accès légales qui permettront aux personnes remplissant les conditions requises […] d’atteindre les États-Unis en toute sécurité. Dans le même temps, nous ferons en sorte que les personnes qui arrivent à notre frontière sud de manière irrégulière subissent les conséquences de leurs actes.
Alejandro Mayorkas, secrétaire américain à la Sécurité intérieure
En vue de la levée du dispositif, l’administration Biden va mobiliser 1500 soldats supplémentaires à la frontière des États-Unis avec le Mexique, pour épauler les 2500 soldats assistant déjà la police aux frontières.
Le « Titre 42 » avait été réactivé en 2020 par l’administration de l’ex-président Donald Trump, au nom de la lutte contre la pandémie de coronavirus. Son successeur, Joe Biden, en avait prolongé la validité.
Avec sa levée, « l’Amérique est en état de siège », a assuré mercredi le sénateur républicain Lindsey Graham.
Ce ténor de la droite américaine dit s’attendre à ce que 900 000 à 1,1 million de migrants franchissent la frontière dans « les 90 jours qui suivront » la fin du dispositif.
Selon la police américaine des frontières (CBP), 192 000 interpellations de migrants ont eu lieu à la frontière sud en mars. Un chiffre qui ne reflète pas le nombre de personnes tentant de la franchir : un migrant peut être confronté plusieurs fois aux forces de l’ordre lors de différentes tentatives.