Le retrait militaire américain d'Irak, prévu en 2011 dans le projet d'accord entre Bagdad et Washington, devra dépendre de la situation sur le terrain, a estimé lundi le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen.

«La situation continue de s'améliorer (...) J'espère que les conditions vont continuer à s'améliorer (...) En même temps, d'un point de vue militaire, je pense qu'il est important que (le retrait d'Irak) soit conditionné à la situation sur le terrain», a-t-il souligné.Le texte de l'accord approuvé dimanche par Bagdad et qui doit encore être adopté par le parlement stipule que les soldats américains se retireront d'Irak d'ici au 31 décembre 2011, quelles que soient les conditions, selon le porte-parole du gouvernement irakien.

Interrogée, la porte-parole de M. Bush a quant à elle affirmé que les dates étaient «fermes».

«Je comprends certainement quelles sont les limites», a indiqué l'amiral Mullen en référence au calendrier de retrait prévu par l'accord.

«Je suis à l'aise avec cet accord qui est adéquat, du point de vue de ce dont nous avons besoin au niveau militaire», a-t-il souligné, en ajoutant que le retrait des quelque 150.000 soldats américains d'Irak était «faisable» en «deux ou trois ans».

«C'est faisable, mais ce n'est pas le genre de chose que l'on pourrait faire d'un jour sur l'autre. Je pense que le retrait de toutes nos forces armées prendrait deux à trois ans», a-t-il fait valoir.

Il a toutefois suggéré que les termes de l'accord entre Washington et Bagdad pouvaient éventuellement être modifiés d'ici 2011.

«Trois ans, c'est long. Les conditions pourraient changer pendant cette période», a-t-il dit, en ajoutant qu'il était «théoriquement possible» que l'accord subisse des changements à terme.

Le président élu Barack Obama a de son côté indiqué vouloir retirer les troupes américaines d'Irak d'ici mi-2010, soit encore plus tôt que prévu par l'accord négocié entre Bagdad et Washington.

«Si le président élu Obama devait me donner une direction à prendre, je l'exécuterais. C'est ma mission en tant que haut responsable militaire», a commenté Michael Mullen.

Interrogé par ailleurs sur le fait de savoir si les Irakiens seraient capables d'assurer leur propre sécurité en 2011, l'amiral a répondu: «En 36 mois, il y a certainement de fortes chances que cela soit le cas».