(Ottawa) Après 36 jours de campagne, la parole est maintenant aux électeurs.

La patience sera de mise

Les candidats ont dévoilé leurs promesses. Ils ont cogné aux portes et ont fait leur plaidoyer pendant les 36 derniers jours. La parole appartient maintenant aux électeurs.

Les Canadiens sont appelés aux urnes ce lundi. Et ils pourraient devoir s’armer de patience dans certaines circonscriptions avant de connaître les résultats définitifs. Mais Élections Canada, qui a dû prendre des mesures sans précédent pour assurer un scrutin sécuritaire en raison de la pandémie, s’attend à ce que les grands réseaux de télévision soient en mesure d’annoncer quel parti formera le gouvernement et qui sera premier ministre tard lundi soir, comme ce fut le cas lors des élections précédentes.

En tout, plus de 27 millions de Canadiens sont inscrits sur la liste électorale. Environ 5,8 millions d’entre eux ont déjà exercé leur droit de vote durant les quatre jours de vote par anticipation qui ont eu lieu du 10 au 13 septembre.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Environ 5,8 millions de Canadiens ont déjà exercé leur droit de vote durant les quatre jours de vote par anticipation.

En outre, 1,26 million de Canadiens ont réclamé une trousse de vote par bulletin spécial. La grande majorité de ces votes (1 million) seront dépouillés à compter de mardi matin. Les bulletins de vote spéciaux des électeurs vivant à l’étranger, tout comme ceux vivant au Canada, mais qui ont voté à partir d’une autre circonscription, seront comptés dès lundi (environ 200 000).

Malgré la pandémie, les Canadiens qui ne sont pas vaccinés pourront se rendre dans un bureau de scrutin afin de se prévaloir de leur droit de vote.

Élections Canada entend respecter les règles sanitaires en vigueur dans chacune des provinces. Au Québec, le port du masque est donc obligatoire. C’est également le cas en Ontario et dans la plupart des provinces.

La plupart des bulletins dépouillés en soirée

« Nous prévoyons que le dépouillement de tous les bulletins de vote, mais à l’exception des bulletins de vote spéciaux des électeurs locaux, sera terminé le soir de l’élection. Comme toujours, nous commencerons à publier les résultats préliminaires sur notre site web après la fermeture des bureaux de scrutin dans chaque circonscription », a indiqué Élections Canada dans un courriel à La Presse.

Les bulletins de vote spéciaux des électeurs locaux doivent faire l’objet d’une vérification supplémentaire. Entre autres choses, Élections Canada doit s’assurer que l’électeur n’a pas voté en personne, que l’électeur a signé la déclaration obligatoire et que le bulletin de vote a été reçu dans les délais prescrits, soit avant la fermeture des bureaux de scrutin dans le cas des bulletins des électeurs locaux.

« Les vérifications peuvent seulement commencer après la fermeture des bureaux de vote. Les directeurs du scrutin entameront cette vérification le mardi 21 septembre en matinée et pourraient avoir besoin de 24 heures pour l’effectuer. Le dépouillement pourra ensuite commencer. Par conséquent, dans certaines circonscriptions, la communication des résultats des bulletins de vote spéciaux locaux pourrait commencer le mercredi 22 septembre seulement », a-t-on expliqué chez Élections Canada.

Résultat : la patience sera de mise dans les circonscriptions où la lutte est très serrée.

À titre d’exemple, dans la circonscription de Québec, le candidat libéral Jean-Yves Duclos, qui est aussi président du Conseil du Trésor, a remporté la victoire en 2019 par seulement 325 voix sur son adversaire bloquiste Christiane Gagnon. Dans cette circonscription, 1676 électeurs locaux ont demandé une trousse de vote par bulletin spécial. On s’attend à ce que la lutte y soit de nouveau très serrée entre M. Duclos et son principal adversaire, le candidat bloquiste Louis Sansfaçon.

Dans la région de Montréal, la circonscription d’Hochelaga est de nouveau chaudement disputée entre la libérale Soraya Martinez Ferrada et le bloquiste Simon Marchand. En 2019, Mme Martinez Ferrada l’avait emporté avec 328 voix de majorité sur M. Marchand. Dans Hochelaga, 2046 électeurs locaux ont demandé une trousse de vote par bulletin spécial.

Objectif 170

Selon Élections Canada, sept des dix circonscriptions où l’on retrouve le plus grand nombre d’électeurs qui ont réclamé une trousse de vote par bulletin spécial se trouvent en Colombie-Britannique et les trois autres sont en Ontario.

La circonscription de Victoria, en Colombie-Britannique, arrive en tête de liste. En tout, 12 666 électeurs comptent voter par la poste.

À la dissolution du Parlement, le Parti libéral du Canada détenait 155 sièges, le Parti conservateur, 119 sièges, le Bloc québécois, 32 sièges et le Nouveau Parti démocratique, 24 sièges. Le Parti vert détenait deux sièges, tandis qu’on dénombrait cinq députés indépendants et un siège vacant. Un parti doit remporter 170 des 338 sièges à la Chambre des communes afin d’obtenir une majorité.

Au dernier scrutin tenu il y a deux ans, 18 millions de Canadiens s’étaient prévalus de leur droit de vote, soit un taux de participation de 67 %.

Au Québec, les bureaux de vote ouvrent à 9 h 30 et ferment à 21 h 30 (à l’exception de la circonscription de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine, où les heures de vote sont de 8 h 30 à 20 h 30).

Au coude-à-coude

Québec

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Une chaude lutte est à prévoir dans la circonscription de Québec entre les candidats libéral et bloquiste.

Au dernier scrutin, le candidat libéral Jean-Yves Duclos l’a emporté par seulement 325 voix sur son adversaire bloquiste Christiane Gagnon. Cette fois-ci, M. Duclos, qui est aussi président du Conseil du Trésor, affronte le candidat bloquiste Louis Sansfaçon. Aux élections de 2015, Jean-Yves Duclos avait terminé la soirée avec une majorité d’environ 1000 voix sur la députée sortante du NPD Annick Papillon.

Trois-Rivières

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Rue des Forges, à Trois-Rivières

Cette circonscription de la Mauricie est une véritable lutte à trois. Les chefs des principales formations politiques y ont multiplié les visites tout au long de la campagne. Arrivé troisième en 2019, l’ancien maire de la ville, Yves Lévesque, tente de nouveau sa chance comme candidat du Parti conservateur. M. Lévesque affronte un candidat libéral bien connu, l’ancien éditorialiste du Nouvelliste Martin Francœur. René Villemure est le candidat bloquiste.

Beauport–Limoilou

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Beauport-Limoilou, circonscription de la région de Québec, donne lieu à une lutte à trois entre le Bloc québécois, le Parti conservateur et le Parti libéral.

Cette circonscription de la région de Québec donne aussi lieu à une lutte à trois entre le Bloc québécois, le Parti conservateur et le Parti libéral. La députée bloquiste sortante Julie Vignola tente d’obtenir un second mandat, tandis que le candidat conservateur, Alupa Clarke, qui a détenu cette circonscription de 2015 à 2019, cherche à la reprendre. Le Parti libéral fonde beaucoup d’espoir sur la syndicaliste Ann Gingras pour rafler la circonscription.

Chicoutimi–Le Fjord

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le conservateur Richard Martel, lieutenant politique d’Erin O’Toole au Québec, tente d’être élu pour une troisième fois dans Chicoutimi–Le Fjord.

Lieutenant politique d’Erin O’Toole au Québec, le député conservateur Richard Martel doit livrer une rude bataille pour conserver cette circonscription où il a été élu pour la première fois en juin 2018 à la faveur d’une élection partielle. Au dernier scrutin. M. Martel a remporté la victoire avec seulement 834 voix d’avance sur son adversaire bloquiste. Le Bloc québécois mise sur la syndicaliste Julie Bouchard pour remporter la victoire.

Fredericton (Nouveau-Brunswick)

PHOTO STEPHEN MACGILLIVRAY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Élue sous la bannière du Parti vert en 2019, la députée Jenica Atwin brigue un deuxième mandat, cette fois pour le Parti libéral.

Élue sous la bannière du Parti vert au dernier scrutin, la députée Jenica Atwin tente d’obtenir un deuxième mandat en portant cette fois-ci la bannière du Parti libéral du Canada. La tâche s’annonce ardue. Le Parti conservateur croit qu’il existe encore un fond bleu dans la capitale de la province. La candidate du Parti conservateur est Andrea Johnson.

Edmonton-Centre (Alberta)

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Rayés de la carte électorale en Alberta, les libéraux tenteront de s’y faire réélire, notamment à Edmonton-Centre.

Le Parti libéral a été rayé de la carte électorale en Alberta au dernier scrutin. Défait alors par le conservateur James Cumming, le libéral Randy Boissonnault tente d’effectuer un retour en politique. L’impopularité du premier ministre conservateur albertain, Jason Kenney, en raison de sa gestion de la pandémie risque d’avoir un impact dans plusieurs circonscriptions.

Vancouver-Granville (Colombie-Britannique)

PHOTO CHRIS WATTIE, ARCHIVES REUTERS

Bien qu’elle ne brigue pas les suffrages, l’ancienne ministre de la Justice libérale Jody Wilson-Raybould pourrait bien hanter son ancien parti, ayant donné son appui au NPD.

Élue à titre de députée indépendante en 2019 quelques mois avoir avoir été expulsée du caucus libéral, l’ancienne ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould ne brigue pas les suffrages cette fois-ci. Le Parti libéral croit être en mesure de reprendre cette circonscription, même si Mme Wilson-Raybould a donné son appui au NPD durant la campagne.

Votre soirée électorale avec La Presse

C’est le grand soir, après 36 jours d’une campagne électorale dont bien des Canadiens se demandent encore pourquoi elle a été déclenchée. Ils se rendront néanmoins aux urnes et, selon toute vraisemblance, les résultats promettent d’être serrés et la soirée électorale, enlevante. En direct sur le web et sur votre application mobile, et dans La Presse+ de demain, nous vous proposerons une couverture sur le terrain de tous les instants, des chroniques, des analyses, des textes explicatifs, afin que vous ne manquiez rien de l’action, où que vous vous trouviez.

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