(Toronto) Le chef du NPD Jagmeet Singh a promis samedi de verser une aide financière aux locataires pour les aider à payer leur loyer.

Il s’est aussi engagé à imposer des règles strictes aux prêts accordés par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) afin de faire cesser les « rénovictions ».

« C’est difficile d’acheter une maison, c’est tellement difficile de louer un logement, a-t-il lancé. Au cours des dernières années, c’est devenu de plus en plus inabordable. »

De passage à Toronto, M. Singh a soutenu que le loyer annuel moyen a augmenté de plus de 4000 $ dans la Ville-Reine au cours des six dernières années.

Dans un communiqué de presse, le chef adjoint du NPD, le député sortant de Rosemont-La-Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, a indiqué que le prix médian d’une maison unifamiliale à Montréal avait grimpé de 32 % tandis que le coût moyen du loyer dans le Grand Montréal, lui, a bondi de 4,2 %, « du jamais vu depuis le début du siècle ».

L’aide financière aux locataires pourrait atteindre 5000 $ par année. Quand on lui demande d’où il tirera les revenus pour payer pour ce programme, il répond qu’il mettra en place de nouvelles mesures fiscales pour les plus riches.

Il a accusé le chef libéral Justin Trudeau d’être le grand responsable de la crise du logement, lui reprochant d’avoir voulu protéger les investisseurs plutôt que les familles.

« Justin Trudeau a permis que cela se produise. Il a permis que cette crise s’aggrave. Celle-ci s’est aggravée pendant qu’il était au pouvoir. Il a permis que la SCHL soit utilisée pour expulser des locataires. »

Selon M. Singh, les entreprises profitent des prêts de la SCHL pour acheter des immeubles, les rénover et augmenter les loyers, contraignant du même coup ceux qui ne peuvent plus les payer à déménager.

Le chef du NPD a proposé de n’autoriser les prêts de la SCHL que pour la construction de logements abordables plutôt que pour des projets de rénovation, ajoutant que les Canadiens ne devraient pas avoir à rivaliser avec les investisseurs étrangers pour l’achat de maisons.

« Je ne veux pas qu’ils viennent au Canada. Je ne veux pas d’eux ici », a déclaré M. Singh qui a réitéré sa promesse d’imposer une taxe de 20 % aux acheteurs étrangers.

Défendant le règlement « 20-20-20 » de la Ville de Montréal visant à promouvoir la construction de logements sociaux, abordables et familiaux dans le cadre de projets de développement immobilier, M. Singh a déploré que le gouvernement fédéral ne soit pas un allié.

« Ce qui manque est un allié au niveau fédéral qui s’engage avec une approche sérieuse pour faire face à la crise du logement. On a besoin d’un investissement dans les logements sociaux. On a des outils au niveau fédéral pour encourager les promoteurs à construire des logements abordables », a-t-il dit.

Selon un économiste, spécialiste des marchés immobiliers, il est préférable de transférer de l’argent aux personnes à faible revenu que de simplement construire des logements abordables.

« Ce n’est pas une idée folle, mais 5000 $, c’est probablement trop », juge Tom Davidoff, un professeur agrégé de l’Université de la Colombie-Britannique. Il croit que de telles aides profiteraient probablement davantage aux locataires que les incitatifs aux investissements locatifs tels que proposés par les conservateurs.