La chef du Parti vert, Elizabeth May, a donné son appui sans réserve hier à la coalition de l'opposition, tout en révélant qu'elle avait eu des discussions avec le chef libéral Stéphane Dion afin de jouer éventuellement un rôle dans un futur gouvernement PLC-NPD.

«Nous pensons que cette coalition est le meilleur choix à faire maintenant parce que nous sommes en crise. Nous avons une crise économique et nous avons une crise écologique», a déclaré Mme May.

 

«Nous ne pouvons nous permettre d'attendre, a-t-elle ajouté. Nous ne pouvons pas nous permettre une prorogation de la Chambre. La meilleure façon d'agir pour la Chambre est de tenir un vote de non confiance envers le gouvernement, ce qui aurait dû déjà se produire hier (lundi).»

La militante écologiste estime que la coalition fera davantage immédiatement pour l'économie et l'environnement que ce que MM. Harper et Flaherty peuvent faire.

La chef du Parti vert a même rappelé que les verts cherchaient une façon d'entrer à la Chambre des communes et au Parlement, même si elle n'a pas été élue le 14 octobre dernier, et que le Sénat serait «une bonne façon» de réaliser ce but. Les sénateurs peuvent éventuellement être nommés au Conseil des ministres.

«Je serais le seul sénateur à la Chambre haute, a ajouté Mme May, à avoir reçu un million de votes.»

Interrogé sur cette question par les journalistes, le chef libéral Stéphane Dion a répondu qu'il n'avait pris aucun engagement au sujet des nominations au Sénat.

Mme May soutient par ailleurs que la coalition PLC-NPD est plus que légitime puisque les partis qui la composent ont reçu près de 7 millions de votes aux dernières élections, alors que les conservateurs ont dû se contenter de 5 millions de votes.

Elle a affirmé que Stéphane Dion est quelqu'un qui, dans une période d'instabilité politique, peut faire des compromis, «une qualité, a-t-elle dit, que ne possède pas Stephen Harper».

Quant à l'association des partis fédéralistes de la coalition avec le Bloc québécois, Mme May affirme qu'il y a des idéaux communs entre ces formations en dehors de la question nationale.

«Lors des dernières élections, a-t-elle expliqué, beaucoup de gens ont voté pour deux choses: d'abord un vote très fort contre Harper et ensuite, un vote très fort en faveur de politiques destinées à appuyer la culture, l'environnement et l'économie. Nous savons que c'est ce que veulent les gens au Québec. C'est ce que veulent les autres Canadiens.»

Mme May est convaincu que les Québécois et les Canadiens souhaitent «un certain niveau de collaboration et de compromis» entre ces partis lorsqu'il s'agit de faire les bons gestes pour relancer l'économie.