L'actrice britannique Romola Garai a raconté mardi comment elle s'est «sentie violée» lors d'une audition «humiliante» avec le producteur américain Harvey Weinstein, qui l'a reçue en peignoir de bain, un témoignage de plus contre le producteur américain accusé de harcèlement sexuel.

L'actrice, connue notamment pour ses rôles dans la série The Hour et le film Angel de François Ozon, a expliqué au quotidien The Guardian qu'elle avait déjà passé une audition mais devait rencontrer le producteur pour qu'il «approuve personnellement» le choix de l'actrice.

«J'ai dû aller dans sa chambre d'hôtel au Savoy et il a ouvert la porte en peignoir. J'avais seulement 18 ans. Je me suis sentie violée par ça, c'est resté très clairement gravé dans ma mémoire», a-t-elle décrit. Une fois dans la chambre, elle s'est assise sur une chaise et a eu une brève conversation avec le producteur à propos du film.

Pour elle, cet incident est représentatif de la manière de Weinstein d'approcher les femmes de l'industrie du film, en mettant des jeunes actrices, désireuses de percer dans le milieu, dans des «situations humiliantes» afin de prouver «qu'il avait le pouvoir de le faire».

Garai a confié au Guardian qu'elle ne pouvait «pas être moins surprise» par les révélations sur le comportement du producteur. «Il y a tellement d'histoires à propos de lui envoyant des textos bizarres et harcelant des actrices, leur disant qu'il leur donnerait un rôle si elles venaient dîner avec lui - c'est vraiment, vraiment répandu».

Elle a expliqué ne pas en avoir parlé plus tôt parce que dans l'industrie du film, les gens «auraient été choqués que je considère que ce soit un problème».

Le producteur, l'un des plus puissants d'Hollywood, a été licencié dimanche par sa propre maison de production, The Weinstein Company, trois jours après la publication dans le New York Times d'une enquête révélant une série d'accusations de harcèlement sexuel à son encontre.

Il est accusé par plusieurs femmes, dont les actrices vedettes Ashley Judd et Rose McGowan, d'avoir tenté de les masser, de les avoir forcées à le regarder nu ou d'avoir promis de favoriser leur carrière contre des faveurs sexuelles.

Dans un communiqué, Harvey Weinstein a déclaré respecter toutes les femmes, plaidant pour une seconde chance, tout en admettant qu'il «avait beaucoup à faire pour le mériter».