On s'attend à ce que la cote accordée à un film indique si celui-ci contient de la vulgarité, des scènes de violence ou de la nudité. Des cinémas suédois ajoutent désormais une autre cote aux films, jugeant de la façon dont la femme y est représentée.

Pour obtenir une cote «A», un film doit passer le «test Bechdel», c'est-à-dire qu'il doit contenir au moins deux personnages de femmes portant un nom, qui discutent entre elles d'autre chose que d'un homme.

La directrice du cinéma Bio Rio à Stockholm, Ellen Tejle, souligne que la trilogie Lord of the Rings, tous les films de Star Wars, The Social Network, Pulp Fiction et tous les films de Harry Potter sauf un échouent au test.

Bio Rio est l'un des quatre cinémas suédois qui ont lancé la nouvelle cote le mois dernier, pour mettre en lumière la faible quantité de films qui passent le test. La plupart des cinéphiles ont réagi positivement à l'initiative, certains ayant affirmé que la cote leur a «ouvert les yeux», selon Mme Tejle.

Selon la directrice, la perception des rôles de la femme dans la société est influencée par le fait qu'on ne voit que rarement au cinéma «une superhéroïne, une femme professeure ou une femme qui relève des défis excitants».

Mme Tejle précise que la cote ne dit rien au sujet de la qualité des films en question.

«L'objectif est de présenter davantage d'histoires et de perspectives féminines sur les écrans de cinéma», a-t-elle expliqué.

L'Institut suédois du film soutient l'initiative, qui commence à recevoir d'autres appuis. La chaîne câblée scandinave Viasat Film a déclaré qu'elle commencerait à utiliser la cote dans ses critiques de films et qu'elle a prévu à son horaire un «Super dimanche coté A» pour le 17 novembre. Elle ne présentera alors que des films qui passent le test, comme The Hunger Games, The Iron Lady et Savages.

Le test Bechdel a été ainsi nommé en l'honneur de la bédéiste américaine Alison Bechdel, qui a imaginé le concept dans sa bande dessinée en 1985.