Roland Smith, ancien directeur du Cinéma du Parc et un des plus grand chantres du cinéma au Québec, célèbre aujourd'hui ses 50 ans de travail à titre de programmateur.

C'est en effet le 11 juillet 1963 que M. Smith signait sa première journée de programmation au défunt cinéma Empire situé rue Ogilvy dans le quartier Parc-Extension. Depuis, sa carrière, entièrement consacrée au 7e art, a été ponctuée de nombreuses affectations et initiatives.

«Au Québec, Roland EST le cinéma, dit Mario Fortin du Cinéma Beaubien. Il pense, rêve, respire et vit le cinéma tout le temps.»

Ainsi, au fil des ans, il s'est rendu une trentaine de fois au Festival de Cannes. Il était là en mai 1968 lorsque les Godard, Truffaut, Malle, Forman, Polanski et autres ont fait interrompre l'événement, en soutien avec les grévistes et les étudiants français.

Au Québec, sa liste de réalisations est impressionnante. Il a par exemple administré et programmé les premières salles de cinéma de répertoire dont le Verdi, l'Outremont, l'Autre Cinéma, le Laurier, le Cartier (Québec), le Lumière (Trois-Rivières), etc.

«L'Outremont fut le plus déterminant de sa longue carrière qui, de 1971 à 1987, offrit aux cinéphiles plus de 500 films différents chaque année, des films souvent boudés par les circuits traditionnels», affirme-t-on dans un communiqué émis par le Cinéma du Parc.

En quoi le cinéma d'auteur est important pour lui? «C'est sans doute parce que ce cinéma constitue une vision du monde qui correspond à la sienne», indique Michel Savoy du Cinéma Cartier que M. Smith avait engagé en 1979.

On y dit aussi que la Revue de Cinéma qu'avait fondée M. Smith a connu un tirage trimestriel atteignant un sommet de 325 000 copies.

M. Smith a aussi travaillé pour différentes entreprises dont La boîte noire, les librairies Renaud-Bray et SuperClub Vidéotron. En 2006, il atterrit au Parc où il prend la direction jusqu'à ce qu'il passe le flambeau à Mario Fortin du cinéma Beaubien en avril dernier.

Aujourd'hui, Roland Smith continue son parcours au Parc en se concentrant sur le travail de directeur artistique. «Il a cédé sa place mais on ne voulait pas qu'il parte comme ça, dit Mario Fortin. Il restera en poste pour plusieurs mois. Moi, je me colle à lui dans l'espoir d'ingérer toutes ses connaissances et perpétuer son oeuvre.»