Alain Chartrand, le cinéaste de Simone et Chartrand, dénonce l'«âgisme» dont sont victimes certains réalisateurs de sa génération.

Selon lui, les jeunes cinéastes et les vedettes issues du milieu artistique ont priorité sur les cinéastes quinquagénaires et sexagénaires.

Au cours d'une entrevue accordée au Journal de Montréal à l'occasion du lancement de son livre Chartrand, cinéaste, Alain Chartrand soutient notamment que l'«âgisme» est devenu une réalité incontournable bien installée dans la tête des producteurs, télédiffuseurs et distributeurs.

De cinq ans l'aîné d'Alain Chartrand, Jean Pierre Lefebvre, réalisateur et président de l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec, appuie la réflexion de son confrère. Selon lui, après le cap des 45 ans, les réalisateurs deviennent suspects aux yeux des décideurs.

Tous deux s'entendent aussi pour dire que la relève est talentueuse et que, même s'ils n'ont plus 25 ou 30 ans, ils possèdent en contrepartie l'expérience et la sagesse.

Alain Chartrand a insisté sur l'intérêt grandissant des producteurs à avoir des «vedettes» pour réaliser leurs films. Ces dernières années, souligne le Journal de Montréal, des artistes comme Dan Bigras ou Patrick Huard, ont d'ailleurs soulevé la grogne de certains en faisant le saut en réalisation.

Aussi interrogé par le journal, le cinéaste Charles Binamé se considère pour sa part choyé, disant se sentir jeune et n'avoir jamais autant travaillé.

(PC)