Quelques années après ses faits d'armes les plus glorieux à Paris - comme comédienne puis chanteuse -, Carole Laure garde la cote auprès des milieux professionnels, mais le public ne la suit pas encore dans sa carrière cinématographique.

Son troisième film, La capture, vient de bénéficier d'une promotion médiatique impressionnante. Studio lui consacre deux pleines pages flatteuses. La réalisatrice est aussi passée au journal télévisé du midi sur France 2, à une émission culturelle sur La chaîne info (LCI) et à la radio publique de France Inter.

Mais il faut désormais un miracle pour faire lever un film qui n'est ni américain ni un poids lourd français. La capture a bénéficié d'une sortie dans 24 salles, ce qui est beaucoup mieux que ses deux films précédents, mais reste insuffisant pour créer un mouvement de fond. Résultat de la première journée: 384 spectateurs.

«Pas facile, explique le distributeur, pour les petits films. Et en plus, il a commencé à faire beau!» La déception est d'autant plus grande que, dans la presse de référence, la critique est sinon dithyrambique, du moins bienveillante.

Mais surtout: Libération, qui est la terreur des cinéastes, consacre un long article de fond à La capture, qualifié de «poème visuel des angoisses» où l'on note «des séquences furieuses à tendance inoubliable».