La jeune compagnie de distribution montréalaise Métropole Films a distribué en 2008 plusieurs succès critiques du cinéma d'auteur international: La graine et le mulet, Persepolis, Il y a longtemps que je t'aime ou encore De l'autre côté. Charles Tremblay, président de Métropole Films nous parle de la santé de la maison, qui soufflera sa troisième bougie en janvier 2009.

Q L'année 2008 s'achève. Quel bilan tirez-vous?

R On a le sentiment d'avoir accompli de belles choses avec des films dont on est très fiers, et des films sur lesquels on a travaillé fort et on a eu du succès: La graine et le mulet, Délice Paloma sont des films qui à notre échelle ont bien fait, au-delà de nos attentes. Nos efforts pour faire un «marketing de souche» ont réussi. On a aussi essayé de rejoindre les communautés maghrébines ou d'Afrique du Nord. On le fait à chaque fois que c'est pertinent et ça porte ses fruits. On ne peut pas se plaindre.

Q Métropole va se lancer en 2009 dans la distribution de films québécois, non?

R Maintenant, nous avons développé notre expertise et développé notre accréditation auprès des institutions. Il y a longtemps que j'espérais le faire. Il y a une génération de jeunes cinéastes de talent: il y a Sophie Deraspe (Signes vitaux) et Simon Galliero (Nuage sur la ville) ainsi que d'autres auteurs.

Q Quelles sont vos ambitions pour les films internationaux en 2009?

R Le film d'auteur étranger, c'est notre créneau. C'est vraiment le type de films que l'on veut distribuer. On sort Entre les murs (la palme d'or de Cannes) en janvier, mais nous avons aussi beaucoup de films à venir: La belle personne de Christophe Honoré, Le crime est notre affaire, de Pascal Thomas, Tulpan de Sergei Dvortsevoy. Il y a beaucoup de films sur notre radar.

Q Certains distributeurs québécois ont connu des difficultés en 2008. Avez-vous des craintes?

R Je ne connais pas toutes les causes des difficultés, mais c'est sûr qu'on essaie d'être prudents dans le prix de nos acquisitions et le prix de notre promotion. On fait attention à la façon dont on sort les films. C'est sûr que cela ne nous fait jamais plaisir de voir des compétiteurs qui ont des difficultés (...) Pour nous, on est satisfaits de ce que l'on a fait, mais c'est sûr que personne ne devient riche avec le cinéma d'auteur.

Q Quels sont vos défis pour 2009?

R Il n'y a pas de grosses ambitions, mais distribuer des films québécois, ça va être notre grand défi. C'est très excitant: il y a longtemps que je veux m'impliquer avec les jeunes cinéastes d'ici.