Après Fauteuils d'orchestre, Danièle Thompson signe sa troisième réalisation avec Le code a changé. Comédie sympathique sur les amis, les amants et les galères, Le code a changé se fait remarquer par une distribution de charme, comptant les valeurs sûres et populaires du cinéma français : Patrick Bruel, Pierre Arditi, Marina Hands, Dany Boon, Marina Foïs, Karin Viard, Emmanuelle Seigner, Patrick Chesnais ou Christopher Thompson.

Celle qui avait réuni Sabine Azéma, Emmanuelle Béart et Charlotte Gainsbourg pour La bûche revendique un casting inspiré librement, mélangeant tous les genres. «Ce que j'aime, c'est mettre ensemble des gens qui ne l'ont jamais été. J'aime bien que les spectateurs aient une sensation de nouveauté même avec des gens qu'ils connaissent très bien», explique la réalisatrice, rencontrée lors du FFM.

Un soir de fête de la musique, à Paris, une brillante avocate (Karin Viard) et son mari chômeur-rêveur (Dany Boon) réunissent autour de la table quelques amis: sa soeur (Marina Hands) et son vieil amant (Patrick Chesnais) ; un cancérologue (Bruel) et sa femme (Marina Foïs) ; une prof de flamenco (Bianca Li) ; un couple dysfonctionnel (Seigner-Thompson).

Le ton est badin : on rit, on boit, on échange quelques blagues et au final, comme chez Bacri-Jaoui ou Woody Allen, le dîner fera peut-être vaciller quelques couples.

« Je suis partie de ce qui peut être étrange dans un dîner : quel que soit ce qui vous est arrivé dans la journée, on a pris cette décision d'aller retrouver des copains, on joue le jeu. Il faut paraître heureux, et donc on fait semblant. Et ce faisant, on y croit et on passe une bonne soirée. Ce n'est pas forcément de l'hypocrisie, c'est de la politesse, de la gaieté », croit Danièle Thompson.

Comme souvent dans la comédie, maris et femmes peuvent être volages. Le code a changé illustre dans son titre les zones de perturbations que peuvent traverser un couple. Toutefois, les scénaristes Danièle Thompson et son fils, Christopher Thompson, ne condamnent pas tous les couples à la séparation. « Le mensonge n'amène pas à la séparation, au contraire. Quand on ment, on protège l'autre », dit Danièle Thompson.

On retrouve dans Le code a changé le souci du dialogue de la réalisatrice à qui l'on doit les scénarios de certains gros morceaux du cinéma français - La boum, La reine Margot, La grande vadrouille ou Les aventures de Rabbi Jacob. « Il y a très peu d'improvisation dans le texte, c'est très écrit », précise Danièle Thompson.

Pour tourner le premier dîner entre copains, Danièle Thompson a également écrit, sur le tas, des échanges très brefs et très secondaires entre les comédiens, afin de donner au dîner un style plus réaliste. « Je me suis aperçue très vite que je paniquais à l'idée de blancs. Alors là, je me suis dit que tous les matins je réécrirais des répliques pour les comédiens. Il a fallu mettre des micros à tout le monde. Je voulais au montage avoir la liberté totale de piquer même les remarques qui n'ont pas d'importance, mais que l'on a dans un repas informel », explique-t-elle.

Comme Fauteuils d'orchestre, qui avait trouvé sa voie jusqu'aux salles obscures américaines, Le code a changé sortira aussi aux États-Unis ou en Europe non francophone.

« Je suis heureuse que mes films voyagent, mais je ne suis pas la seule dans ce cas », estime la réalisatrice, qui voit encore de beaux jours dans l'exportation du cinéma français.