François Papineau

Campé dans les années 60, à l’époque où médecins et patients fumaient dans les hôpitaux, Une vie qui commence reflète parfaitement cette période de notre histoire. Que ce soit dans la reconstitution des lieux, des objets, des costumes, mais aussi dans la psychologie des personnages, notamment des hommes, qui expriment peu leurs émotions.

C’est d’ailleurs dans ce sens que François Papineau a construit son personnage, qui ne parvient pas à partager ses souffrances avec sa femme. Depuis un an, le comédien a exploré au grand écran les différentes facettes du deuil. «Ç’a été une année intense, nous dit-il. C’est comme si les cinéastes s’étaient donné le mot pour parler de deuil…» ajoute-t-il, amusé.

Dans Route 132, de Louis Bélanger, il fait le deuil de son fils ; dans Trois temps après la mort d’Anna, de Catherine Martin, il joue le rôle d’un accompagnateur auprès d’une femme qui vient de perdre sa fille ; et maintenant dans Une vie qui commence, il est ce père-médecin qui meurt à la suite d’une surdose de médicaments.

«Ce qui m’a le plus touché du scénario, c’est qu’il vienne de Michel, nous dit encore François Papineau. On se connaît depuis plusieurs années, et il m’avait parlé de son projet depuis le début. J’ai donc ressenti une grande responsabilité vis-à-vis de Michel en acceptant d’interpréter le rôle de son père. Je ne voulais pas scrapper son film!»

Julie LeBreton

Julie Le Breton avait déjà joué avec François Papineau dans la pièce Bureaux d’Alexis Martin. On l’a vue dans Huis clos au TNM, l’an dernier, mais c’est au cinéma (Cadavres, Maurice Richard, Québec-Montréal) et à la télé (Les invincibles, Les hauts et les bas de Sophie Paquin, etc.) qu’on la voit le plus souvent.

«C’est un scénario qui est très cinématographique, dit-elle. Il y a beaucoup d’intentions qui passent dans le silence et l’action. Tout n’est pas dans les dialogues. Michel voulait vraiment qu’il y ait de l’action dans son film. Parce que lorsqu’on vit un drame comme ça, on ne fait pas qu’en parler… on continue de vivre.»

Le personnage de Louise tourne vite la page après la mort de son mari. Une réaction complètement à l’opposé de celle de son garçon, qui fait tout pour ressembler à son père, allant même jusqu’à porter des complets-cravate comme lui, tout en conservant ses effets personnels.

«Mon personnage vit une immense trahison parce que son mari ne s’est jamais confié à elle, souligne Julie Le Breton. C’est peut-être pour ça qu’elle veut passer à autre chose rapidement. Elle est jeune. Elle a trois enfants, un petit revenu, pas d’assurance vie, elle doit continuer son chemin.»