La première «mondiale» de Gerry a eu lieu lundi soir à Saint-Jean-sur-Richelieu, berceau du chanteur Gérald Boulet (1946-1990) et du réalisateur du film, Alain DesRochers, originaire d’Iberville, annexée depuis à la capitale du Haut-Richelieu.

> Le Gerry de chacun

Pour l’occasion, le cinéma Capitol du centre-ville a accueilli quelque 300 spectateurs qui avaient participé à un concours de Boom FM, «la radio des légendes», et du Canada français, le plus grand hebdomadaire du Québec. Parmi ces spectateurs, nombreux sont ceux qui ont les pieds dans l’eau depuis deux semaines...

«On a essayé d’apporter un peu de réconfort aux sinistrés de la crue des eaux», nous a dit Mario Saint-Amand, très applaudi par le public johannais qui a apprécié sa performance dans le rôle de Gerry. «On a voulu faire pour nos voisins ce qu’on fait pour les victimes de désastres semblables ailleurs dans le monde. Certains vont perdre leurs maisons pendant que les gouvernements ont les deux pieds dans le béton. Peut-être qu’ils sont au fond du Richelieu tabarnak?»

Certains spectateurs avaient connu Gerry Boulet dans son enfance, d’autres de façon plus intime. «Le défi d’un rôle semblable, explique encore Mario Saint-Amand, est là: il y a des personnes vivantes qui ont connu le héros. Il faut trouver le ton juste.»

Des proches ont trouvé que le film y était arrivé. «Justin, le fils de Gerry, et Denise, sa mère, sont venus me voir après le film. Ils m’ont serré dans leurs bras en me disant que j’avais fait une belle job... J’ai failli craquer, man!»

La ville de Saint-Jean, par ailleurs, a décidé de rebaptiser le parc Laurier, dans le Vieux-Saint-Jean, en l’honneur de Gerry Boulet, celui qui chantait comme un coyote.