Parce qu’il savait que le peuple américain avait été leurré par Eisenhower, Kennedy et Johnson, et parce qu’il était convaincu que l’engagement américain au Vietnam était sans issue, l’analyste militaire Daniel Ellsberg, en 1971, a divulgué au New York Times des documents top secret. Les «Pentagone Papers» – il s’agissait d’une étude de la RAND Corp. sur la conduite de la guerre du Vietnam – ont eu un effet déterminant sur le rôle de la grande presse aux États-Unis, sur la guerre elle-même (qui prendra fin peu après) et sur la présidence même de Richard Nixon.

Dans The Most Dangerous Man in America – Daniel Ellsberg and the Pentagon Papers (un documentaire des réalisateurs Judith Ehrlich et Rick Goldsmith en nomination aux Oscars), Ellsberg raconte comment il a survécu aux déchirements éthiques et moraux – a-t-il agi comme un espion? comme un traître? – pour en arriver à la décision historique qu’il a prise.

D’autres acteurs du temps font revivre les mille rebondissements militaires, médiatiques et légaux de l’affaire, dont l’avocat du NYT qui résume en une seule question l’avenir de la presse libre: «À quoi l’on sert si on refuse de publier ça?» Le tout entrecoupé d’extraits sonores du procès de Watergate dans lesquels on entend «Tricky Dicky» Nixon vilipender tous ces «fucking bastards»...

Le film est présenté en anglais au Cinéma du Parc.