Ce Red Tails relate et honore les hauts faits militaires des Tuskegee Airmen, escadron formé exclusivement de pilotes afro-américains tous unis au nom de Dieu et de la patrie contre l’ennemi nazi ; de valeureux troupiers qui, on n’en doute pas, méritaient plus qu’une note en bas de page dans l’immense histoire de la Deuxième Guerre mondiale.

Red Tails renvoie forcément au Glory d’Edward Zwick (1989), lequel commémorait les exploits martiaux de soldats noirs en cette Amérique honteusement raciste et ségrégationniste. Voilà pour la leçon.


Apparemment très engagé dans ce projet qui lui tenait à cœur depuis des années, George Lucas se serait lui-même chargé d’en tourner quelques scènes supplémentaires et de colliger le tout, en remplacement d’Anthony Hemingway qui a dû se retirer en fin de production. On parle même de Red Tails, ici et là sur le net, comme du « nouveau Lucas », carrément.

Vrai qu’on y retrouve tous les tics et toutes les faiblesses du créateur de Star Wars, qui n’a jamais été reconnu pour être un formidable directeur d’acteurs (les méchants diront qu’il préfère diriger des patères et des modèles réduits). Y pointent aussi ses forces : George, comme un gamin s’amusant le plus sérieusement du monde avec ses soldats de plomb et ses avions en plastique, a produit un grand film de guerre, techniquement parlant. On ne peut que se souvenir, au spectacle des superbes batailles aériennes de Red Tails, des assauts courageux de la flotte rebelle contre l’Étoile de la mort.

Calfeutré de clichés qu’on pensait relégués aux boules à mites, aussi profond psychologiquement qu’une bédé des années 50, et gaspillant le talent d’acteurs sympathiques et doués, Red Tails, passé sa noble mission de rappel historique au nom de la communauté noire américaine, n’est en somme qu’un film de guerre et d’action visuellement saisissant mais intellectuellement vacant.

Film de guerre ? Film d’avions, précisément, comme les poussiéreux The Blue Max ou Tora ! Tora ! Tora !, avec le budget, la technique et l’épaisseur générale de Transformers II.

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Red Tails (v.f.: L’escadron Red Tails) **
Drame de guerre d’Anthony Hemingway. Avec Cuba Gooding Jr., David Oyelowo, Terrence Howard. 2 h.