L'an dernier, clair comme de l'eau de roche: mon film de l'année, c'était I'm Not There de Todd Haynes. Même chose l'année précédente: ma palme allait à Babel d'Alejandro González Iñárritu.

Cette année? Le flou. Des coups de coeur, mais pas de coup de foudre... sinon peut-être pour The Dark Knight de Christopher Nolan, en grande partie pour la prestation de Heath Ledger; pour Synecdoche, New York de Charlie Kaufman, parce que sa réflexion sur la création m'apparaît de plus en plus fascinante; pour The Reader, parce que Stephen Daldry a su, avec la complicité du scénariste David Hare, adapter magnifiquement le roman aussi beau qu'important de Bernard Schlink; et pour Tout est parfait d'Yves-Christian Fournier, qui m'a semblé aussi viscéralement réussi à la deuxième écoute qu'à la première écoute, oui, parce qu'il frappe jusque dans ses silences.

Sinon, pour moi, l'année ciné a affiché trois tendances.

D'abord, l'animation. Visuellement, c'est un feu d'artifice qui n'est pas près de s'éteindre (WALLE). Sur le plan des scénarios, on comprend de mieux en mieux comment s'adresser à un public mixte en termes d'âge (Kung-Fu Panda, Madagascar 2). Mais surtout, cette année a été celle d'une percée, sur le front populaire, d'une facette de ce genre que l'on croit à tort uniquement destiné aux enfants je pense à Persepolis et à Valse avec Bachir.

Ensuite, les films de super-héros. Servis par de «vrais» réalisateurs, de «vrais» scénaristes et de «vrais» acteurs (Heath Ledger, Robert Downey Jr., Edward Norton) notez les guillemets, je fais (un peu) d'ironie ils ont acquis une espèce de légitimité auprès des «vrais» critiques et des «vrais» cinéphiles (et vous notez encore les guillemets).

Enfin, les comédies féminines. De Sex and the City à The Women, de The House Bunny à Sisterhood of the Traveling Pants 2, je les ai eues sous les yeux. Ces comédies. Et la plupart de leurs actrices, rencontrées à Los Angeles ou à New York, et défendant l'idée que des femmes entre elles, ça peut être vraiment drôle. Le résultat, de moyen à médiocre, n'est pas encore concluant. Et ne le sera pas plus au début de la nouvelle année attendez avant de courir en salle voir Bride Wars.

Mais... bon, fin d'année oblige, il fallait accoucher d'un top 10. Et «flou» oblige, j'ai opté pour un palmarès qui compare les comédies avec les comédies, les drames avec les drames. Les pommes avec les pommes, quoi! Résultat: un tableau qui parle tout seul. Je l'espère car, espace oblige (!), je ne peux aller plus loin dans mes explications.

CATÉGORIES A

Adaptation: The Reader de Stephen Daldry (États-Unis)
Animation: WALLE d'Andrew Stanton (États-Unis)
Biographie: Milk de Gus Van Sant (États-Unis)
Comédie: Burn After Reading de Joel et Ethan Coen (États-Unis)
Drame: The Dark Knight de Christopher Nolan (États-Unis)
Fantastique: The Curious Case of Benjamin Button de David Fincher (États-Unis)
Langue étrangère (autre que l'anglais): Valse avec Bachir d'Ari Folman (Israël)
Policier: In Bruges de Martin McDonagh (Royaume-Uni)
Québécois: Tout est parfait d'Yves-Christian Fournier (Québec)
Science-fiction: Iron Man de Jon Favreau (États-Unis)