L'actrice la mieux payée de Chine, Fan Bingbing, n'a plus donné signe de vie depuis plusieurs semaines, empêtrée dans un scandale de fraude fiscale qui éclabousse l'industrie nationale du spectacle.

À 36 ans, celle qui est aussi mannequin et productrice est une célébrité dans son pays. À l'étranger, elle a joué dans X-Men: Days of Future Past (2014) et sera prochainement à l'affiche de 355, un thriller hollywoodien avec Marion Cotillard et Penelope Cruz.

Auparavant hyperactive, elle n'a fait aucune apparition publique ces dernières semaines et est muette depuis fin mai sur Weibo, le «Twitter chinois».

«Va-t-elle aller en prison ?», s'interroge un internaute sur les réseaux sociaux, à l'instar de centaines de milliers d'autres.

Les ennuis de Fan Bingbing ont débuté en mai, lorsqu'un ex-présentateur de la télévision publique a publié sur internet ce qu'il présentait comme des contrats de l'actrice.

Selon ces documents, l'actrice aurait été officiellement payée 10 millions de yuans (1,9 million) pour quatre jours de travail, mais aurait en réalité touché 50 millions de yuans supplémentaires.

L'affaire a mis au jour un système supposé de «doubles contrats»: un destiné à être présenté au fisc, et un autre indiquant un montant bien plus élevé, mais gardé secret. L'objectif étant d'éviter une imposition trop lourde.

Les autorités fiscales de la province du Jiangsu ont lancé une enquête. Fan Bingbing n'a pas été citée nommément, mais des entreprises qu'elle possède sont basées dans cette province.

Les cachets exorbitants des vedettes du cinéma et de la télévision suscitent régulièrement la polémique en Chine. Selon le magazine américain Forbes, Fan Bingbing a été en 2007 la célébrité chinoise la mieux payée, avec des revenus de 300 millions de yuans (56,6 millions).

L'agence de presse étatique Chine nouvelle a annoncé fin juin que les autorités limiteront les salaires excessifs et la fraude fiscale dans le milieu du divertissement.

Elle a également rappelé des consignes diffusées l'an passé, selon lesquelles l'argent versé aux acteurs ou aux invités d'émissions de télévision ne pouvait dépasser 40 % des coûts de production.