Profondément calé sous le capot en position transversale, se trouve le six cylindres en ligne de 3,2 litres d'origine Volvo (une autre filiale de Ford). Fournissant 230 chevaux et 234 livres-pied de couple, ce moteur se révèle discret, mais un peu juste pour emmener les quelque 1900 kilogrammes de cet utilitaire endimanché. Les accélérations s'en ressentent, la consommation aussi. Surtout en ville avec des pointes de 16,4 L/100 km. C'est trop. Quant à la boîte semi-automatique à six rapports, elle fait preuve d'une étonnante douceur. Regrettons seulement qu'il soit impossible de passer manuellement les rapports à l'aide de touches ou de palettes au volant.

Fidèle à la tradition de la maison, le LR2 ne craint pas les bains de boue. Sa garde au sol ainsi que ses angles d'attaque et de sortie lui permettent de sortir des sentiers battus, et le «Terrain Response» veille à vous faire bien paraître. Ce dispositif inauguré sur le LR3 permet de configurer toutes les aides à la conduite (antipatinage, antidérapage, contrôle de descente, antiblocage, blocage de différentiel, etc.) pour s'adapter au terrain. En dehors de la position «route», on retrouve trois autres modes: herbe/neige/gravillon, boue/ornières et sable. Hélas, l'équipement pneumatique demeure le même et ne permet pas d'exploiter pleinement l'efficacité de ce dispositif. Et le diamètre de braquage est un tantinet trop grand, ce qui pénalise la manoeuvrabilité du LR2 non seulement dans les sentiers étroits, mais aussi en ville.

Profondément calé sous le capot en position transversale, se trouve le six cylindres en ligne de 3,2 litres d'origine Volvo (une autre filiale de Ford). Fournissant 230 chevaux et 234 livres-pied de couple, ce moteur se révèle discret, mais un peu juste pour emmener les quelque 1900 kilogrammes de cet utilitaire endimanché. Les accélérations s'en ressentent, la consommation aussi. Surtout en ville avec des pointes de 16,4 L/100 km. C'est trop. Quant à la boîte semi-automatique à six rapports, elle fait preuve d'une étonnante douceur. Regrettons seulement qu'il soit impossible de passer manuellement les rapports à l'aide de touches ou de palettes au volant.

Au final, le LR2 a des arguments (son confort, ses aptitudes tout-terrain), mais il aura du mal à dominer ses concurrents dans plusieurs autres domaines. Les concessionnaires de la marque anglaise demeurent encore rares, les conditions de financement ne sont pas toujours très compétitives et le LR2 est cher considérant le nombre d'accessoires. Mais c'est un Land Rover et juste pour cela, plusieurs le voudront dans leur entrée de garage...

Ce véhicule vise des acheteurs habitués à des automobiles et qui, par conséquent, ne veulent renoncer à aucun luxe; la firme britannique devait donc apporter un soin particulier à l'aménagement de l'habitacle. Ce qu'elle a fait, mais non sans oublier certains détails, comme les glaces qui ne remontent pas automatiquement (elles descendent toutes d'un trait, cependant); on n'a pas mis de mousse non plus dans la partie inférieure du tableau de bord et on a bâclé la finition par endroits. Ah, les détails! Que dire également de certaines commandes peu intuitives (celles de la radio par exemple) ou de la présentation des instruments, si sobre qu'elle en est triste.

Le LR2 conserve à 50 millimètres près la même longueur que feu le Freelander; l'habitabilité progresse dans la foulée d'un empattement plus long (+ 100 mm), et d'une largeur et d'une hauteur augmentées (+ 110 et + 30 mm). Le coffre aussi progresse, mais le gain en longueur a un prix: la hauteur sous le cache-bagages est moindre, sans doute en raison de la présence de la roue de secours (pleine grandeur, mais sans la jante d'origine) placée sous le plancher. Au chapitre du coffre toujours, soulignons l'impossibilité de soulever la lunette indépendamment du hayon. Une astuce pourtant offerte sur une Ford Escape...

De la terre à la route

Comme le Freelander, le LR2 adopte un châssis monocoque et des suspensions entièrement indépendantes. Inspirée d'une architecture créée par Land Rover à partir de celle de la Ford Focus européenne, cette Anglaise a pour mission de faire oublier le côté un peu rustre du modèle antérieur sur une chaussée unie. Objectif: assurer le confort des occupants et offrir des sensations proches de celles procurées par une automobile.

Au volant, la première impression est que les ingénieurs anglais ont visé dans le mille. Les mouvements de caisse sont parfaitement maîtrisés, et les grands débattements des suspensions offrent un excellent confort vertical et latéral, malgré la présence de barres antiroulis assez fermes. À ce chapitre, le LR2 s'annonce le plus confortable de sa catégorie. En revanche, malgré la belle stabilité de sa direction, il ne peut rivaliser sur le plan du dynamisme face au X3 de BMW qui demeure, à ce jour, la référence dans ce domaine.

Son rouage à quatre roues motrices aidant, le LR2 ne souffre jamais d'un manque de motricité, et les aides à la conduite sont très peu sollicitées, même sur une chaussée à faible coefficient d'adhérence. Il faut pousser fort ou encore négocier un virage très serré pour sentir le train avant glisser de sa trajectoire. Pas de panique: le correcteur de stabilité électronique veille au grain et se charge de remettre le LR2 sur la bonne voie.

Étonnamment, ce sont les Européens qui risquent d'être les plus déstabilisés par cette nouvelle génération qui ne reprend rien de la précédente, pas même la philosophie. En effet, autant l'originale respirait l'aventure, autant la nouvelle a une image plus policée, plus conforme à celle des autres membres de la famille.

À ce chapitre, le LR2 récupère les principaux codes esthétiques de la marque: capot plat, calandre légèrement bombée, profil taillé à la serpe et ailes avant ornées d'ouïes de ventilation. C'est bon pour l'image, surtout que le LR2 en a besoin pour se démarquer de ses nombreux concurrents. Aujourd'hui, le dernier né de Land Rover doit en découdre avec le X3 de BMW et le RDX d'Acura. Demain, ce sera au tour du Q5 d'Audi et du MLK de Mercedes.

Le LR2 aura fort à faire pour se défendre des assauts de la concurrence et aguicher les consommateurs. D'abord, il devra convaincre qu'il ne confiera pas aux premiers acheteurs le soin de parfaire sa mise au point. Sur le plan mécanique et technique, il n'y a pas lieu de s'inquiéter: le LR2 reprend des composantes éprouvées. C'est plutôt dans les détails - souvent des peccadilles, mais qui nécessitent de fréquentes visites chez le concessionnaire - que Land Rover s'expose le plus à la critique. Le nouveau modèle confirmera-t-il que Land Rover a resserré quelques boulons et ne discute plus le choix des pièces en fonction de leur prix, mais de leur qualité? Cela reste à voir. Chose certaine, la présentation intérieure du LR2 apparaît fort soignée.