Faisant état d'une «hausse brutale» de 46%, le ministère de l'Intérieur a annoncé que 34.677 voitures d'occasion et 8723 neuves ont été enregistrées pendant les seuls mois de janvier et février 2007.

Les véhicules d'occasion de plus de dix ans importés notamment d'Allemagne et d'Italie prévalent largement dans le parc automobile de ce pays le plus pauvre de l'UE.

L'absence de contrôle technique strict pour ces voitures poussent les prix vers le bas et provoque ainsi «une catastrophe» écologique, affirme Stoyan Jelev, président de l'Union des importateurs d'automobiles.

Les sociétés membres de cette union craignent une stagnation voire une baisse des ventes de véhicules neufs après une tendance constante à la hausse ces dernières années.

«Les véhicules de plus de 10 ans sont les plus grands pollueurs (...) alors que l'Allemagne et l'Italie imposent des exigences environnementales croissantes, notre pays risque de devenir le cloaque de l'Europe», dénonce M. Jelev.

À Goroubliané, un énorme marché en plein air dans la banlieue sud de Sofia, des milliers de voitures dont certaines n'étaient plus en circulation dans leur pays d'origine, attendent un client.

Le parcours affiché correspond rarement à l'âge avancé du véhicule, le vendeur prétendant souvent que la voiture avait appartenu à «une vieille dame».

Admettant le risque de tromperie sur ce marché non réglementé, Anastas Todorov, président de l'Association des importateurs d'automobiles qui regroupe 70 maisons de vente de véhicules d'occasion, insiste pour un contrôle plus strict de la part des autorités.

Il annonce que «les prix des voitures d'occasion baisseront de 10% à 15% entre juillet et la fin de l'année, après l'épuisement des stocks importés en 2005 et 2006».

Mais «les ventes ont déjà drastiquement augmenté, avec la crainte d'une future hausse des frais d'enregistrement», car le gouvernement avait envisagé une taxe prenant en compte l'âge du véhicule, précise-t-il.

«Il y a 520 voitures pour 1.000 habitants à Sofia, un taux que les autorités municipales attendaient vers l'an 2020». Or, l'infrastructure est demeurée au niveau de 1977, indique Gueorgui Poptchev, expert au Centre de développement économique qui travaille sur les problèmes des transports dans la capitale.

À Sofia où tous les boulevards mènent au centre, alors que la seule avenue
circulaire est en mauvais état, les embouteillages aggravés par des pannes fréquentes de voitures, s'allongent chaque jour et les places de parking deviennent introuvables.

En l'absence d'une synchronisation des feux de circulation au vert, un écran décomptant les secondes jusqu'au prochain feu vert a été installé aux carrefours.

«La seule solution est une amélioration des transports en commun et la mise en œuvre du plan d'aménagement territorial de Sofia» qui vient d'être adopté.

Depuis la fin du communisme en 1989 «il n'y a pas eu de rapport entre la construction intense de nouveaux quartiers et les projets de développement des transports», critique M. Poptchev.

La mairie compte investir 800 millions d'euros, puisés en parti dans des fonds européens, pour améliorer l'infrastructure routière.

Sont prévus des voies à deux niveaux dans le centre, l'accélération de la construction du métro qui ne compte qu'une seule ligne actuellement et un élargissement du boulevard circulaire.