Le printemps est généralement la haute saison de l'aquaplanage en raison des accumulations d'eau engendrées par la fonte des neiges et les pluies saisonnières. Voilà pourquoi CAA-Québec tient à rappeler aux automobilistes l'importance de ne pas sous-estimer ce danger inhérent à la présence d'accumulation d'eau sur la chaussée qui peut même amener un automobiliste à perdre la maîtrise de son véhicule.

L'aquaplanage peut se manifester sur des surfaces où l'eau stagne. Par exemple, les routes très fréquentées possèdent généralement des sillons susceptibles de retenir de l'eau et, entre deux virages consécutifs, la route ne présente habituellement pas de pente latérale qui favoriserait l'écoulement de l'eau.

Les conditions météorologiques ont aussi leur influence: pendant les fortes averses, l'aquaplanage peut survenir à tout moment. Enfin, l'eau de fonte ou de pluie s'écoulant d'un talus sur la route crée une situation propice au phénomène.

Des indices qui parlent

Vous roulez et vous vous apercevez que les traces foncées laissées par les pneus de la voiture devant vous s'effacent immédiatement? Mauvais signe. De même, la prudence est de mise lorsqu'un véhicule provoque de fortes aspersions latérales.

L'aquaplanage ne saurait tarder lorsqu'on a la désagréable sensation que les roues avant ne s'accrochent plus au sol. Cette même impression peut survenir pendant le freinage, surtout lorsqu'il n'y a pas de décélération sensible. Si vous notez une augmentation subite du régime du moteur, sans que vous ayez changé la position de l'accélérateur de votre traction, vous saurez alors que vous commencez à «flotter». Enfin, un fort bruit d'eau dans les puits d'aile indique sans équivoque que la situation est sérieuse.

 

Et les pneus?

Bien que l'eau soit le principal facteur responsable de l'aquaplanage, d'autres éléments entrent également en ligne de compte. Ainsi, la profondeur et le dessin de la semelle des pneus ne peuvent être ignorés puisque, pour que ceux-ci soient en contact étroit avec la chaussée, il leur faut écarter l'eau qui forme une couche plus ou moins épaisse sur la route. Les pneus doivent donc chasser l'eau devant eux, derrière et surtout de côté. Malheureusement, une partie de l'eau se maintient sur place parce que le contact très court du pneu avec la chaussée - quelques millièmes de seconde - ne lui permet pas de s'échapper. Si l'eau ne peut être évacuée sur les côtés ou par les rainures de la bande de roulement ou encore que les rainures ne sont pas assez profondes, il se forme alors une vague incompressible devant le pneu. Ce dernier aura tendance à monter sur cette vague, le séparant ainsi de la surface du sol, d'une manière identique à une couche de verglas.

À dessins identiques de semelle, des pneus larges flottent plus rapidement que des pneus étroits. Par ailleurs, une pression adéquate des pneus, telle que recommandée par le constructeur, représente un facteur important quant à l'écoulement optimal de l'eau par les rainures de la bande de roulement. Enfin, des amortisseurs usés à 50% font augmenter les risques d'aquaplanage de 10% à 15%.

Pour éviter le pire

La règle d'or consiste à réduire la vitesse lorsqu'il pleut ou lorsqu'on soupçonne la présence de flaques d'eau. En effet, des pneus roulant à grande vitesse sur une chaussée mouillée doivent déplacer beaucoup d'eau de façon extrêmement rapide pour demeurer en contact avec le sol. Et lorsqu'ils ne peuvent plus évacuer l'eau, les pneus commencent à flotter.

Il est donc fortement conseillé de doubler les distances de sécurité, autant latéralement que longitudinalement. Autre conseil, efforcez-vous de circuler légèrement à côté des ornières tout en évitant d'atteindre l'accotement, surtout s'il est pavé de gravier, ou de vous trouver trop près de la ligne médiane.

Comment «surnager» malgré tout

Que faire si l'aquaplanage survient malgré tout? Si le véhicule commence à déraper, il importe de maintenir le cap en gardant les roues orientées dans la direction vers laquelle on souhaite se diriger tout en portant le regard le plus loin possible sur la route.

Ensuite, on relâche l'accélérateur et, si on est à l'aise avec la technique, on passe au point mort (neutre) avant de freiner très légèrement, sans bloquer les roues. Lorsque les pneus sont de nouveau en contact avec le sol, on peut embrayer pour reprendre sa vitesse. Mais en cas de perte totale de maîtrise du véhicule, il faut placer les roues en ligne droite et appuyer à fond sur les freins jusqu'à ce que la voiture s'immobilise.

Photo André Pichette, La Presse

La profondeur et le dessin de la semelle des pneus ne peuvent être ignorés puisque, pour que ceux-ci soient en contact étroit avec la chaussée, il leur faut écarter l'eau qui forme une couche plus ou moins épaisse sur la route.