Depuis 2006, le gouvernement du Canada a institué une norme de concentration de soufre dans le carburant diesel. Dès lors, les constructeurs ne se sont pas fait prier pour avancer le gazole comme une solution de rechange plus «écologique» au carburant classique. La réalité est néanmoins beaucoup moins rose.

Une étude publiée par le site internet Scientific Reports et abordée par le National Geographic tisse une corrélation entre la forte décroissance des populations d'abeilles et les gaz rejetés par la combustion de carburant diesel.

Comment? Par l'odeur. Les abeilles s'orientent de fleur en fleur par le parfum distinctif de chacune d'elle. C'est ce parfum qui leur permet de sélectionner les fleurs qui renferment le plus de nectar et de pollen. Or, les gaz d'échappement de diesel changent la composition chimique des odeurs, ce qui désoriente les abeilles.

Le coupable, selon l'étude, c'est l'oxyde d'azote (NOx) qui réagit directement avec les odeurs. Malgré son aspect particulièrement toxique, ce gaz est souvent écarté des discussions concernant les limites de rejets, approche que déplore un expert interviewé par le National Geographic. Malgré cette découverte, on ne peut pas pour l'instant réellement chiffrer l'étendue réelle de l'impact.

Le mensuel se garde de montrer du doigt uniquement le diesel. La problématique se concentre essentiellement sur le moteur à combustion, affirme la revue. Il faut cependant souligner que le diesel produit plus d'oxyde d'azote que l'essence classique.

Les chercheurs se pencheront prochainement sur l'effet des gaz d'échappement sur le système nerveux des abeilles. Les conclusions permettent évidemment de nourrir des réflexions déjà amorcées depuis belle lurette sur la mise au point de motorisations hybrides et électriques.