Les bolides (voir les photos plus bas) sont alignés le long de la ligne des puits. Ils rutilent de tous leurs feux, malgré la grisaille d'automne qui s'agglutine dans la vallée de La Diable, le long de laquelle est construit le superbe Circuit de Mont-Tremblant. On cache mal notre impatience. Dans quelques instants, on va se glisser derrière le volant de cinq autos que l'on a toujours rêvé de piloter, sans jamais vraiment y croire.

Conduire des fusées de quelque 600 chevaux sur une piste aussi exigeante que le Circuit Mont-Tremblant nécessite bien sûr le respect. C'est pourquoi on nous sert une heure de théorie avant de descendre sur la piste. «Il faut être alerte et s'adapter aux caractéristiques de chacune des voitures, soutient Philippe Létourneau, instructeur en chef de Supercar Challenge. Il faut aussi être respectueux du circuit; c'est le genre de piste qui mord. Une petite erreur peut être très coûteuse quand on roule à ces vitesses-là.»

Surtout quand la piste est détrempée. On s'aperçoit à quel point le tracé devient glissant - les béquilles électroniques de la Bentley Supersports sont notamment venues nous rappeler deux fois de contenir nos ardeurs. Mieux vaut aussi suivre à la lettre les recommandations de l'instructeur attitré à chaque voiture. Quand on nous dit de freiner, il ne faut pas traîner! «Une seconde d'hésitation peut être critique, affirme Philippe Létourneau. Ce n'est pas facile de s'habituer à freiner si fort.»

La pluie nous a peut-être empêchés de goûter au plein potentiel des voitures, elle nous a toutefois donné l'occasion de piloter à la limite de l'adhérence, une expérience gratifiante qui nous a permis de saisir à quel point ces bolides n'ont aucune commune mesure avec nos bagnoles de tous les jours.

Car il s'agit surtout de cela. Goûter à l'ivresse de rouler avec une voiture d'exception.

«Ça nous permet de conduire des voitures que l'on ne pourrait normalement pas essayer, ça fait certainement partie de nos fantasmes, a dit Michel Auclair, pilote de course pendant ses temps libres. Maintenant, je peux dire que je l'ai fait, je l'ai coché sur ma liste. C'est l'ultime trip de gars; aucun homme ne peut rester insensible à aller vite dans une belle voiture.» En fait, à voir la réaction des femmes qui sont allées en piste avec nous, on a comme l'impression que l'aura d'une Ferrari se moque allégrement de la barrière des sexes!

Un bémol? On en aurait voulu plus, beaucoup plus! Mais la durée de la séance est savamment limitée à un peu moins de quatre tours par bolide. «Après ça, les gens commencent à être fatigués et c'est alors que les accidents peuvent arriver, explique Pierre Des Marais, l'un des organisateurs du Supercar Challenge. C'est aussi à partir de ce moment-là que certains participants se sentent plus à l'aise et ils pourraient être tentés de pousser la machine un peu trop loin. N'oublions pas que l'on parle de voitures de 600 chevaux!»

N'empêche que ça fait un peu mal de quitter de si belles mécaniques après une expérience si intense. «C'est plus qu'un coït interrompu, illustre Michel Auclair. Mais c'est certainement comparable à une aventure passionnée qui ne débouche pas!»

Info: supercarchallenge.ca

Les bolides

Audi R8

Moteur: V10, 5,2 L

Puissance: 525 chevaux

Vitesse maximale: 316 km/h

0 à 100 km/h: 3,9 sec.

Coût: 190 000$

Audi R8

Bentley Supersports

Moteur: W12 biturbo, 6,0 L

Puissance: 621 chevaux

Vitesse maximale: 330 km/h

0 à 100 km/h: 3,7 sec.

Coût: 330 000$

Bentley Supersports

Ferrari 458 Italia

Moteur: V8, 4,5 L

Puissance: 570 chevaux

Vitesse maximale: 325 km/h

0 à 100 km/h: 3,4 sec.

Coût: 320 000$

Ferrari 458 Italia

Lamborghini Superleggera LP570-4

Moteur: V10, 5,2 L

Puissance: 570 chevaux

Vitesse maximale: 325 km/h

0 à 100 km/h: 3,4 secs

Coût: 320 000$

Lamborghini Superleggera LP570-4

Nissan GT-R

Moteur: V6 biturbo, 3,8 L

Puissance: 480 chevaux

Vitesse maximale: 311 km/h

0 à 100 km/h: 3,3 sec.

Valeur: 105 000$

Nissan GT-R