On assiste à un gala de Marc Labrèche prêt à tout... et même à se faire proposer un voyage dans le temps. Pour sa deuxième présence à Juste pour rire en tant qu'animateur, l'artiste s'est offert Versailles, époque Marie-Antoinette, et le trône. Rien de moins!

Les couleurs du gala ont rapidement été dévoilées : un pas de deux exécuté par des danseurs habillés en costumes d'époque. Ne restait ensuite plus qu'à regarder Labrèche, la bouche grande ouverte, l'animateur n'étant pas à court d'idées, de métaphores, d'expressions lubriques et de gestes délicieusement déplacés. «Vous avez l'air d'une jeune vierge tout de suite après l'amour», a-t-il qualifié le public, en intro de spectacle.

Marc 1er n'allait aucunement bouder son plaisir. Il a présenté au public de nombreux numéros et sketchs. Déguisé en Rénald, le fils mal-aimé de la P'tite vie, notamment. Mais c'est corps à corps avec Stéphane Rousseau qu'il a offert les meilleurs moments de la soirée. Dont une finale à tout casser en Brenda (de l'émission Le coeur à ses raisons) avec un Rousseau métamorphosé en Rico dans une comédie musicale pastichant Moulin Rouge. Rousseau a également frappé dans le mille en jouant les photographes animaliers qui poussent Labrèche à s'avilir en imitant des gorilles à dos argenté, lamas et autres étalons noirs de Séville.

Le chouchou du public québécois et français a retrouvé sur scène le partenaire qu'il lui manquait, depuis sa rupture avec Franck Dubosc. Ça sent l'union à long terme... la folie de Labrèche collant à merveille à la personnalité de Rousseau.

Hier soir, il n'a fallu que quelques minutes pour constater que Labrèche n'anime pas vraiment un gala. Il l'incarne du début à la fin. On avait devant soi un excellent comédien qui profite de la tribune qu'on lui donne pour faire du théâtre humoristique plutôt que d'offrir du déjà-vu.

Quoi que... Si les humoristes invités à son gala ont mis autant de coeur à l'ouvrage sur scène que l'animateur (François Massicotte, les Denis Drolet, Cathy Gauthier, Jean-Thomas Jobin), c'est du matériel écrit il y a longtemps que la plupart ont présenté sur scène. On plaint, par ailleurs, ceux qui ont acheté des billets pour la série complète de galas du 26e festival. Hier, Sylvain Larocque (néanmoins toujours très bon) et Arthur ont proposé des numéros entendus, il y a quelques jours, dans un autre gala.

Labrèche ne pouvait-il pas les enjoindre tous à embarquer dans sa folie? Tant qu'à s'être payé Versailles...

____________________________________________________

Le gala de Marc Labrèche, ce soir, à 19 h 30, au Théâtre Saint-Denis.